En ce 27 octobre, le monde de la basse célèbre l'anniversaire de Dave LaRue, un musicien américain dont le nom est synonyme de virtuosité technique, d'une précision rythmique chirurgicale et d'une polyvalence musicale exceptionnelle. Né en 1956, LaRue s'est imposé comme l'un des bassistes les plus respectés dans les sphères du rock progressif, du jazz-fusion et du métal progressif, devenant le choix de prédilection pour certains des guitaristes et batteurs les plus exigeants de la planète.
Formé au prestigieux Berklee College of Music, Dave LaRue a développé une maîtrise de son instrument qui dépasse la simple exécution. Sa technique est redoutable : il est particulièrement réputé pour son utilisation experte du jeu au médiator, qu'il alterne avec une agilité déconcertante avec le jeu aux doigts, mais aussi pour sa maîtrise du slap et du tapping. Cependant, ce qui distingue LaRue de nombreux autres techniciens, c'est que sa virtuosité n'est jamais gratuite ; elle est toujours au service de la chanson et, surtout, du groove.
La carrière de Dave LaRue prend un envol décisif à la fin des années 1980 lorsqu'il rejoint deux formations légendaires quasi simultanément. En 1988, il devient le bassiste des Dixie Dregs, le groupe emblématique de jazz-rock sudiste mené par le guitariste Steve Morse. Intégrer un groupe connu pour ses compositions complexes et ses musiciens hors pair n'est pas une mince affaire, mais LaRue relève le défi avec brio, apportant sa propre empreinte tout en respectant l'héritage laissé par son prédécesseur, Andy West.
Sa collaboration avec Steve Morse s'avère si fructueuse qu'en 1989, il devient également le bassiste attitré du Steve Morse Band. C'est peut-être dans ce trio instrumental (complété par le batteur Van Romaine) que l'étendue de son talent est la plus évidente. LaRue n'y est pas un simple accompagnateur ; il est un véritable partenaire musical de Morse. Il est capable de tenir des lignes de basse complexes à haute vélocité, de doubler à l'unisson des riffs de guitare tortueux, et de prendre des solos éblouissants qui témoignent de sa profonde compréhension de l'harmonie.
Cette association avec l'élite des musiciens ne s'arrête pas là. Lorsque le guitariste de Dream Theater, John Petrucci, se lance dans ses projets solo (comme l'album Suspended Animation), c'est vers Dave LaRue qu'il se tourne pour tenir la basse. Il participe également aux tournées G3, se retrouvant sur scène à soutenir non seulement Petrucci, mais aussi Joe Satriani et Steve Vai, s'adaptant sans effort aux styles distincts de ces trois "guitar heroes".
Son CV impressionnant inclut également des collaborations avec des figures du métal progressif comme le claviériste Derek Sherinian (Planet X) et le batteur Mike Portnoy. Plus récemment, il a prouvé sa capacité à s'intégrer dans un format plus "pop" (tout en restant complexe) en tant que membre du supergroupe Flying Colors, aux côtés de Steve Morse, Mike Portnoy, Casey McPherson et Neal Morse.
Ce qui frappe chez Dave LaRue, au-delà de sa technique, c'est le son. Utilisant principalement ses basses Music Man Bongo et Sterling, il possède un son clair, articulé et percutant qui perce le mix sans jamais être envahissant. Il sait quand jouer la simplicité pour ancrer un morceau et quand libérer sa dextérité pour propulser la musique vers des sommets de complexité.
Dave LaRue est une référence pour des milliers de bassistes. Il est la preuve vivante qu'il est possible d'être un musicien à la technique phénoménale tout en restant un "groove-player" dans l'âme. Joyeux anniversaire à un maître de la six-cordes (et quatre, et cinq) qui continue de repousser les limites de son instrument.
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