Thundercat, Upside Down (Candy Crush)

Le bassiste virtuose et icône du funk cosmique, Thundercat (Stephen Bruner), ne cesse de nous surprendre. Alors qu'on attend toujours ses projets avec fébrilité, sa dernière sortie prend une direction totalement inattendue. Oubliez les collaborations habituelles ; le protégé de Flying Lotus s'associe aujourd'hui avec... le jeu mobile Candy Crush Saga. Oui, vous avez bien lu. Le nouveau single, intitulé "Upside Down (Candy Crush)", est sorti aujourd'hui même, le 6 novembre 2025, sur son label habituel, Brainfeeder. Ce titre est le fruit d'un partenariat marketing d'envergure. Le morceau s'inscrit dans la "Music Season" (Saison Musicale) lancée par Candy Crush Saga. Pour l'occasion, la sortie s'accompagne d'un "clip vidéo jouable" et d'une campagne promotionnelle pour le moins... sensorielle. La marque a en effet créé des sucettes en édition limitée qui, grâce à une technologie de "conduction osseuse", permettraient aux fans de "goûter le rythme" pendant que le son voyage de la langue aux oreilles. Un gimmick marketing fou qui colle finalement assez bien à l'univers décalé et humoristique de Thundercat. C'est une nouvelle preuve que le bassiste californien refuse de se laisser enfermer dans une case, prouvant que la basse peut être un vecteur d'expérimentations pop et grand public, tout en conservant une technicité et une musicalité hors pair. Pour écouter ce single pour le moins curieux, rendez-vous sur le lien Bandcamp ou sur votre plateforme de streaming favorite.

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The New Mastersounds, Cigar Time (Live)

Les New Mastersounds reviennent en terrain connu, mais avec cette étincelle propre au live : celle qui transforme un simple riff en communion instantanée. Cigar Time (Live), capté avec une énergie brute et un son organique, sent la sueur du club et le bois chauffé des amplis. Ici, la basse pulse un groove qui avance sans forcer, comme une conversation détendue.

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D/troit, The Whammy Session

Avec The Whammy Session, D/troit poursuit sa quête d’un funk intemporel, brut et généreux, taillé pour le live autant que pour les platines. Enregistré dans la chaleur du studio Whammy à Copenhague, l’album sonne comme une célébration du son analogique, de la sueur et du grain. Tout y respire l’authenticité : les cuivres claquent, les guitares grattent sec, et la basse sonnant vintage rappelle les grandes heures de Stax et Muscle Shoals.

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Gail Ann Dorsey, It Takes All Kinds to Make a World

Vingt ans après I Used to Be…, Gail Ann Dorsey revient enfin avec un titre inédit, It Takes All Kinds to Make a World. Et dès les premières mesures, le temps n’a rien émoussé de son élégance ni de sa profondeur. La basse, toujours ronde et subtile, sert ici un morceau plein de bienveillance et de gravité, porté par une voix d’une sincérité bouleversante.

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Steve Lawson, Not Dancing For Chicken (2012 Remaster)

Quand un album de Steve Lawson ressort en version remasterisée, ce n’est jamais un simple dépoussiérage technique : c’est l’occasion de redécouvrir un univers sonore qui, depuis plus de vingt ans, a contribué à redéfinir le rôle même de la basse. Not Dancing for Chicken, paru initialement en 2002, est une pierre angulaire de sa discographie — un manifeste de liberté et d’exploration sonore que le remaster 2012 rend encore plus limpide, plus spacieux, presque méditatif et qu'il nous paraissait important de remettre en avant.

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Separate Ways par Adi Oasis

Avec Separate Ways, Adi Oasis affirme une fois encore son mélange séduisant de soul rétro, de funk et de R&B moderne — mais revêtu d’un vernis vintage assumé et d’une voix qui sait se faire à la fois tendre et déterminée. La bassiste-chanteuse franco-caribéenne, déjà aperçue aux côtés de noms comme Anderson .Paak ou Lee Fields, s’empare ici d’une histoire personnelle — la fin ou la transformation d’une relation — et la transforme en groove lumineux. 

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Sébastien Tibackx, Mr Groove

Notre cher Sébastien Tibackx nous offre une nouvelle pépite musicale avec son single "Mr Groove", désormais disponible sur les plateformes. Un titre qui, comme son nom l'indique, est une véritable leçon de groove et une démonstration éclatante de son talent.

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Diablo in Alpujarras, Psychedelic Source Records

Diablo in Alpujarras est une marche entre crachats de poussière et cieux vastes, une traversée entre les parois abruptes des montagnes espagnoles et l’immensité du littoral. Le leader Bence Ambrus nous raconte qu’il s’agit ici de laisser l’auditeur l’accompagner pendant sa propre traversée, à pied, avec ses nuits, sa soif, ses détours.  On entre dans l’album avec Diablo Oscuro, et dès cette ouverture, les guitares telluriques, les percussions lointaines, les nappes suffusées annoncent un espace céleste — on ne progresse pas seulement horizontalement, on gravit, on s’accroche, on vacille. Le mythe, le récit personnel, l’errance se mêlent dans l’ombre des morceaux qui suivent (Solanaceaes, Beneficio, Consolamentum, etc.). Chaque titre est comme un palier : une halte, une respiration, un relief dans le chemin.  Ce qui marque, c’est la façon dont l’album oscille entre densité et légèreté. Cette dialectique est au centre de Diablo in Alpujarras : ne jamais tout donner, mais suggérer ce qui se cache dans l’ombre, ce qui reste au-delà du bruit. Le récit de l’album nous le confie : c’est un enregistrement de jam duo édité à la maison, sur les restes d’une session de batterie enregistrée plus tôt, avec des percussions ajoutées à la fin.  Ce choix donne à l’album une vie organique, pleine de respirations, d’irrégularités, de moments où des éléments semblent surgir par accident — mais avec une élégance qui les rend nécessaires.

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Malted Milk, I Feel Numb

Dans I Feel Numb, Malted Milk esquisse une confession silencieuse, un moment où le monde paraît se retirer derrière une membrane imperceptible. Le single s’ouvre sur une atmosphère presque éthérée : les nappes se déploient lentement, la voix paraît distante, comme enveloppée dans un voile. L’instrumentation est mesurée, élégante : elle soutient, sans jamais étouffer, laissant à l’espace et au silence le soin de porter une part de l’émotion.

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The Diasonics, Ornithology

Avec Ornithology, The Diasonics s’installent dans une musique qui respire autant le ciel que la terre. Leur mélange de funk cinématographique, de psychédélisme oriental et de grooves disco impose un imaginaire aérien — comme si chaque note voulait s’envoler — tout en gardant les pieds ancrés dans le sol.  Ce second album, enregistré à Studio 23 dans un ancien atelier soviétique, est le fruit de deux années de maturation et d’expérimentation.  Le concept est à la hauteur du titre : l’ornithologie sert de métaphore — celle du vol, de la liberté, de la distance, mais aussi de l’observation appliquée. Le groupe confie avoir été inspiré par les chants d’oiseaux près de leur studio, et avoir joué avec des synthétiseurs vintage en les « ajustant » aux cris d’oiseaux en périphérie.  Musicalement, Ornithology déploie des textures luxuriantes : des synthétiseurs analogiques, des lignes de basse profondes, des guitares délicates, une rythmique ferme, et la voix de Diana Greb qui se fond parfois dans le tissage instrumental, lui apportant une dimension charnelle.  Le morceau Oriole (premier single) illustre bien cette alchimie : mélodie synthétique légère, groove disco-funk régulier, une sensation de mouvement suspendu.  Ce qui impressionne, c’est l’équilibre que le groupe parvient à maintenir : Ornithology n’est ni trop démonstratif, ni trop lisse. Il y a des moments de densité, des respirations, des reliefs, des contrastes. L’album progresse par vagues, avec des pics et des creux, tout en gardant une cohérence — on a l’impression d’une migration sonore, où chaque composition est une escale. On pourrait lui reprocher de ne jamais aller vers une rupture radicale — le parti-pris est celui du raffinement et de la continuité plutôt que de la dissonance extrême. Mais c’est peut-être ce choix qui rend l’album séduisant : il séduit par sa constance et son charme progressif, plutôt que par des coups d’éclat abrupts. Ornithology confirme que The Diasonics ne sont pas de simples artisans du groove : ils sont des cartographes du son, dessinant des trajets invisibles entre les espaces — ciel, terre, mémoire. Un disque pour rêver avec les ailes ouvertes.

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Redtenbacher’s Funkestra, Funkopia

À l’occasion de leurs 30 ans, Redtenbacher’s Funkestra présente Funkopia, un retour aux sources groovy avec un regard vers l’avenir. Le disque s’annonce comme une célébration : un condensé de leur trajectoire, de leurs influences et de leur désir constant de renouveler le propos funk/jazz sans trahir l’essence.  Ce qui frappe d’emblée, c’est l’équilibre entre la rigueur établie et la spontanéité revendiquée. Le son est net, les cuivres affûtés, les arrangements ciselés — mais jamais au point de figer le groove. Le collectif sait ménager l’espace : les pauses, les relais entre sections rythmiques et instruments solistes, les moments de respiration donnent à Funkopia sa pulsation vivante. Certains titres rappellent les grandes heures du jazz-funk — riffs percutants, lignes de basse solides, motifs cuivrés incisifs — mais sans tomber dans la reconstitution nostalgique. Le groupe assume ses collaborations : on retrouve des invités aux guitares (Mike Outram, Tony Remy), des section de cuivres affûtées, des découpes de type “vinyl cut” qui rappellent qu’on écoute un album conscient de sa matérialité.  Dans cette perspective, Funkopia fonctionne comme une vitrine : le Funkestra montre ce qu’il sait faire — groove, finesse, cohésion — tout en suggérant qu’il a encore des terrains à conquérir, des territoires à élargir. Le disque n’est pas une simple célébration du passé, mais une pièce active du présent. On y sent la fierté, le défi, l’amour du groove qui persiste malgré les modes. L’équilibre entre tradition et modernité peut sembler parfois trop modéré — on ne va pas vers des ruptures radicales mais vers des raffinements. Mais cette retenue est aussi ce qui donne au disque sa classe : ce n’est pas l’esbroufe qui domine, mais le propos bien fait.

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APF Records, Uneasy Listening 2017 - 2025

Lorsqu’un label publie une compilation, il propose plus qu’un simple panorama : il offre un manifeste. Uneasy Listening 2017-2025 est cela pour APF Records : un recueil — deux heures environ, vingt-huit pistes — qui retrace une foultitude d’expressions lourdes, abrasives, audacieuses, des 110 sorties qu’il a essaimées au fil des ans. 

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