Jimmy Bain, de Rainbow à Dio (1947-2016)

James Stewart Bain, né le 19 décembre 1947 à Newtonmore, en Écosse, figure parmi les architectes sonores les plus influents du hard rock et du heavy metal mondial. Son décès le 23 janvier 2016 a laissé un vide immense, mais son œuvre au sein de Rainbow et de Dio continue d'être étudiée par les bassistes du monde entier pour sa puissance et sa clarté harmonique.   

Bain commence sa carrière professionnelle avec Street Noise après avoir vécu au Canada, puis rejoint Harlot à Londres en 1974. Son talent attire l'attention de Ritchie Blackmore qui l'engage en 1975 pour Rainbow. Sa participation à l'album Rising (1976) est historique : ses lignes de basse sur des titres comme "Stargazer" ont contribué à établir la dynamique épique du metal néoclassique. Bien que licencié en 1977, il ne tarde pas à former Wild Horses avec Brian Robertson (ex-Thin Lizzy), un projet qui fusionne rock mélodique et énergie punk.   

C'est toutefois sa collaboration avec Ronnie James Dio qui cimentera sa légende. En tant que membre fondateur du groupe Dio en 1982, il apporte une stabilité rythmique exemplaire aux albums Holy Diver (1983) et The Last in Line (1984). Son jeu se caractérise par une utilisation précise de la note fondamentale doublée par une attaque percutante, permettant à la batterie de Vinny Appice et à la guitare de Vivian Campbell de s'exprimer pleinement sans jamais perdre l'assise harmonique.   

Le son de Jimmy Bain est intrinsèquement lié à la Yamaha BB2000, une basse passive au manche traversant (neck-thru). Cette conception offrait un sustain naturel et une absence de fréquences sub-lows excessives, ce qui rendait les hauts-médiums extrêmement prévalents dans le mixage. Cette particularité permettait à la basse de Bain de "couper" à travers les murs de guitares saturées, produisant un son agressif souvent confondu avec de la distorsion active, alors qu'il s'agissait simplement de la réponse organique des micros à son attaque énergique.   

Sa contribution ne s'est pas arrêtée à la performance. Bain était un compositeur talentueux, crédité sur des classiques comme "Rainbow in the Dark". Même dans ses dernières années avec Last in Line, alors qu'il luttait contre un cancer du poumon non diagnostiqué, il refusait de ralentir, se comportant comme un véritable "soldat de la cavalerie" de la musique.