Cette année, l'anniversaire de Ray Drummond (né le 23 novembre 1946) revêt une dimension poignante suite à sa disparition récente, le 1er novembre 2025. Surnommé "Bulldog" pour sa ténacité rythmique et son engagement physique total avec l'instrument, Drummond était l'archétype du musicien de jazz new-yorkais par excellence... bien qu'il ait commencé sa vie professionnelle dans un bureau.
Ray Drummond n'était pas un musicien comme les autres. Titulaire d'un MBA de la prestigieuse université de Stanford, il a quitté une carrière prometteuse dans le monde des affaires en 1977 pour se jeter dans l'arène impitoyable du jazz new-yorkais. Son pari a payé. Il est rapidement devenu le bassiste de premier choix ("First Call") pour des légendes comme Betty Carter, Wynton Marsalis, Pharoah Sanders et Hank Jones.
Son style se définissait par un son acoustique énorme, boisé, refusant souvent l'amplification excessive pour laisser parler la nature de l'instrument. Il était le partenaire rêvé des pianistes, formant des duos mémorables avec Kenny Barron.
En tant que leader, il a dirigé le groupe "Excursion" et co-dirigé "The Drummonds" (avec le batteur Billy Drummond et la pianiste Renee Rosnes). Sa discographie en tant que leader, notamment sur le label Arabesque, est une référence du jazz des années 90. Frère aîné de David Drummond (ancien cadre dirigeant chez Google), Ray a prouvé que l'intelligence analytique et le soul pouvaient cohabiter. Il laisse derrière lui une œuvre pédagogique immense, ayant enseigné à la Juilliard School et à Stanford.
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