Souvenir, Victor Gaskin : De Cannonball Adderley aux Brunches de Singapour (1934-2012)

Publié le 23 novembre 2025 à 09:03

Né dans le Bronx le 23 novembre 1934, Victor Gaskin est l'incarnation du bassiste moderne capable de tout jouer. Si son nom n'est pas toujours en lettres capitales sur les pochettes, sa basse est omniprésente sur les disques qui ont défini le son "Soul-Jazz" des années 60.   

L'histoire de Gaskin est celle d'un voyageur. Il quitte New York pour Los Angeles en 1962, s'intégrant immédiatement à la scène "West Coast" aux côtés de Paul Horn et Red Mitchell. Sa dextérité lui ouvre les portes des Jazz Crusaders, un groupe qui fusionnait déjà le jazz avec l'énergie brute du funk. Mais c'est son recrutement par Cannonball Adderley en 1966 qui change la donne.   

Gaskin est le bassiste de l'album Mercy, Mercy, Mercy! Live at 'The Club' (1966). Ce disque est historique car il popularise le piano électrique Wurlitzer dans le jazz. Face à ce nouveau timbre, Gaskin a dû réinventer le rôle de la contrebasse, la rendant plus percutante, plus répétitive, posant les bases de ce qui deviendra la basse funk.   

Après cette période électrique, il surprend tout le monde en rejoignant Duke Ellington en 1970 pour des sessions intimistes, puis accompagne le pianiste Billy Taylor pendant près de vingt ans. La fin de sa vie est tout aussi fascinante : il s'installe à Singapour dans les années 90, où il devient une figure paternelle de la scène locale, animant les célèbres jazz brunches du Four Seasons. Victor Gaskin s'est éteint en 2012 dans les Îles Vierges, après une vie dédiée au groove sous toutes ses latitudes.   

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