Chris Bostock : L'Homme qui a mis le Funk dans la New Wave né en 1962

Publié le 23 novembre 2025 à 09:13
Chris Bostock : L'Homme qui a mis le Funk dans la New Wave - Photo droits réservés Ashley Greb

Chris Bostock est né le 23 novembre 1962 et a commencé l'étude du piano classique dès l'âge de six ans, une fondation théorique solide avant de passer à la guitare et à la basse. Pour comprendre son style, il faut analyser le contexte de Bristol à la fin des années 70. Cette ville portuaire était un lieu de rencontre unique entre la culture punk blanche et la culture Sound System jamaïcaine. Bostock a fondé The Stingrays en 1978 (apparaissant sur la compilation culte Avon Calling avec le titre "Countdown") puis a rejoint The X-Certs. Ce groupe est fondamental : il fusionnait le punk avec le reggae, bien avant que cela ne devienne la norme. En faisant la première partie de The Clash à Cardiff, Bostock a intégré la leçon de Paul Simonon : la basse doit être mélodique, lourde, et laisser de l'espace.   

En 1980, le manager Bernard Rhodes (une figure controversée mais visionnaire qui gérait The Clash) recrute Bostock pour la nouvelle incarnation de Subway Sect avec le chanteur Vic Godard. C'est une période d'apprentissage intensif. Sur des titres comme "No Style", Bostock doit émuler le son d'une contrebasse sur sa basse électrique, développant une touche délicate et un sens du swing rétro.   

De cette formation naît JoBoxers. Le groupe adopte une esthétique visuelle "Northern Soul" / Boxeurs des années 20. Musicalement, c'est une machine à groove.

  • Analyse de "Just Got Lucky" : La ligne de basse est le crochet (hook) principal du morceau. Elle est syncopée, bondissante, utilisant des octaves et des dead-notes pour créer une pulsation funk irrésistible sans être trop complexe. C'est l'exemple parfait de la basse pop efficace.

  • Discographie JoBoxers : Les albums Like Gangbusters (1983) et Skin & Bone (1985) documentent cette énergie, bien que le second n'ait pas rencontré le succès escompté à l'époque.   

L'une des contributions les plus surprenantes de Bostock est sa participation à l'album Café Bleu de The Style Council. Paul Weller cherchait à créer une pop européenne sophistiquée. Sur le titre "The Paris Match", Bostock joue de la contrebasse. Pour un bassiste électrique issu du punk, c'est une prouesse technique. Il apporte une authenticité jazzy tout en conservant une simplicité pop. Il a ensuite rejoint Dave Stewart (après la pause d'Eurythmics) dans le groupe The Spiritual Cowboys (1990-1991), participant aux albums Dave Stewart & The Spiritual Cowboys et Honest. Ici, le style est plus rock, plus psychédélique, et Bostock (parfois crédité sous le nom Chris D. James) assure aussi les chœurs, prouvant son utilité globale dans un groupe.   

Loin d'être retraité, Bostock est très actif en 2025. Il a supervisé la réédition The Complete Works 1983-1986 de JoBoxers, incluant des inédits, et le groupe a sorti un nouveau single, "A Thorn in My Side", qui s'est classé 11e dans les Heritage Charts. Il a également produit l'album Moments Like These de Subway Sect avec Mick Jones, bouclant la boucle de ses influences punk.   

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