Souvenir, Harry Babasin : L'Innovateur qui a marié Jazz et Violoncelle né en 1921

Publié le 17 novembre 2025 à 07:45

Le 16 novembre, nous parlions de jazz, mais le 17 novembre nous offre une véritable curiosité historique. Harry Babasin, né en 1921 à Dallas, n'est pas seulement un contrebassiste de talent ayant côtoyé les géants du Be-bop. Il est celui qui a osé sortir le violoncelle de l'orchestre classique pour le faire swinger en pizzicato. Retour sur un musicien visionnaire que l'histoire a injustement laissé dans l'ombre.

Avant d'être un innovateur, Babasin était un sideman de premier plan. Dans les années 40, il s'installe à Los Angeles et devient une figure centrale de la scène jazz de la côte Ouest. Son fait d'armes le plus célèbre ? Avoir participé aux légendaires sessions avec Charlie Parker pour le label Dial Records en 1947. Sur ces enregistrements, sa contrebasse est agile, précise, soutenant les envolées furieuses de "Bird". Rien que pour cette participation, Babasin mérite sa place au panthéon. Il a également tenu la rythmique pour des grands noms comme Benny Goodman et Woody Herman, prouvant sa capacité à s'adapter du Big Band au petit comité.

C'est là que l'histoire devient fascinante pour nous, amoureux des cordes graves. Harry Babasin est crédité comme étant le premier musicien de jazz à enregistrer des solos de violoncelle en pizzicato (cordes pincées comme une basse) dès 1947. Il a formé un groupe unique, le Harry Babasin and the Jazz Pickers, où le violoncelle prenait une place centrale, non pas comme instrument à archet larmoyant, mais comme une "petite contrebasse" agile, capable de mélodies rapides et percussives que la lourde contrebasse ne permettait pas toujours. Il a ouvert la voie à des musiciens comme Oscar Pettiford ou, plus tard, Ron Carter (qui a aussi joué du violoncelle).

Babasin n'était pas qu'un interprète, c'était un chercheur de son. Il a co-fondé le label Nocturne Records, dédié au jazz de la West Coast. Bien que décédé en 1988, son influence perdure chez tous les bassistes qui cherchent à étendre leur registre vers l'aigu ou à explorer d'autres instruments à cordes. Pour son anniversaire, réécoutez The Dial Sessions de Charlie Parker. Derrière le saxophone mythique, tendez l'oreille : c'est le pouls d'Harry Babasin qui bat.

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