Nick Simper, à la genèse de Deep Purple, né en 1945

Publié le 3 novembre 2025 à 07:42

Né le 3 novembre 1945 à Southall, Londres, Nicholas "Nick" Simper est un musicien dont le parcours illustre la riche et tumultueuse scène musicale britannique des années 1960. Avant de devenir une pièce maîtresse de l'un des plus grands groupes de rock au monde, il a fait ses armes en tant que musicien itinérant, accumulant une expérience inestimable. Sa carrière pré-Deep Purple est un véritable catalogue de groupes influents de l'époque. Il a commencé avec des formations comme The Delta Five et Buddy Britten & The Regents, avant de rejoindre les légendaires Savages de Screaming Lord Sutch, où il a croisé pour la première fois la route d'un jeune guitariste nommé Ritchie Blackmore.   

Cependant, son passage le plus significatif fut au sein de Johnny Kidd & The Pirates. Ce groupe était réputé pour avoir été l'un des pionniers du format "power trio", créant un "mur du son" avec seulement une guitare, une basse et une batterie, une dynamique qui allait profondément influencer les premières orientations de Deep Purple. Cette période a été marquée par la tragédie : en 1966, un accident de voiture a coûté la vie à Johnny Kidd et a blessé Simper, un événement charnière dans sa jeune carrière. Après sa convalescence, il a poursuivi son chemin et a rejoint The Flower Pot Men, un groupe de studio dont la formation de tournée comprenait un organiste virtuose, Jon Lord. C'est cette connexion cruciale qui a conduit à son invitation à rejoindre un nouveau projet ambitieux, alors nommé Roundabout, qui allait bientôt devenir Deep Purple.   

La Construction de la Machine Mark I : 1968-1969

En tant que co-fondateur de Deep Purple, Nick Simper a été un élément essentiel de la formation originale, connue sous le nom de "Mark I". Entre 1968 et 1969, il a joué sur les trois premiers albums du groupe : Shades of Deep Purple, The Book of Taliesyn et l'éponyme Deep Purple. Son style de jeu durant cette période était solide, mélodique et fondamental. Il fournissait l'ancre rythmique et harmonique nécessaire pour soutenir les explorations psychédéliques et progressives de Jon Lord et Ritchie Blackmore. Son approche n'était pas celle d'un virtuose démonstratif, mais celle d'un architecte sonore, construisant des lignes de basse qui servaient la chanson tout en lui donnant une profondeur et une pulsation distinctes.   

Son équipement de l'époque reflétait cette approche. Il utilisait principalement une Fender Precision Bass de 1961, surnommée "Rupert", qui a été entendue sur les enregistrements en studio. Il jouait aussi occasionnellement sur une Gibson EB2, une guitare rare au son profond, mais qui s'est avérée difficile à utiliser sur scène en raison de problèmes de larsen chroniques. Le tout était amplifié par des équipements Marshall, fournis au groupe pour créer un son puissant et immersif.   

Le Schisme : Une "Décision Commerciale" et une Nouvelle Direction

Le mandat de Simper au sein de Deep Purple a pris fin brutalement à la mi-1969, lorsqu'il a été renvoyé en même temps que le chanteur Rod Evans. Cette décision, bien que douloureuse pour les intéressés, n'était pas le fruit du hasard mais une manœuvre stratégique délibérée. Le renvoi de Simper a représenté un pivot artistique calculé, principalement mené par Ritchie Blackmore. Ce dernier souhaitait abandonner la peau psychédélique et progressive du groupe pour le transformer en un pionnier du hard rock. Le style de Simper, bien que parfait pour le son Mark I, était perçu comme une limitation, jugé "trop démodé" pour la direction à haute vélocité et centrée sur les riffs que Blackmore envisageait.   

L'arrivée d'Ian Gillan, un chanteur à la puissance vocale phénoménale, s'est accompagnée de celle de son camarade de groupe Roger Glover à la basse. Ils formaient un "package deal", une offre groupée qui a permis une refonte complète de la section rythmique pour soutenir un son nouveau et plus agressif. Le départ de Simper n'était donc pas une sanction pour incompétence, mais un sacrifice nécessaire pour la naissance de l'emblématique formation Mark II. Son amertume, compréhensible, venait du fait qu'il était écarté pour être stylistiquement désaligné avec un avenir qu'il avait pourtant contribué à rendre possible.   

La Vie après Purple : Warhorse et un Héritage de Résilience

Loin de se laisser abattre, Nick Simper a démontré une remarquable persévérance. Après un bref passage avec la chanteuse Marsha Hunt, il a fondé son propre groupe, Warhorse. Le groupe a enregistré deux albums pour le prestigieux label Vertigo, des œuvres qui, bien que n'ayant pas connu un succès commercial massif à l'époque, sont aujourd'hui considérées comme des classiques cultes du hard rock progressif.   

Sa carrière ne s'est pas arrêtée là. Il a continué à jouer et à enregistrer avec une multitude de projets, dont Dynamite, Nick Simper's Fandango, Flying Fox, Quatermass II et The Good Old Boys, prouvant un dévouement indéfectible à la musique. L'héritage de Nick Simper est celui d'un membre fondateur d'un groupe légendaire, dont les contributions, bien que parfois éclipsées par la suite, ont été absolument essentielles à son succès initial. Son parcours est une leçon de résilience, celle d'un musicien qui, malgré les revers, n'a jamais cessé de jouer.   

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