Né le 2 novembre 1969, Reginald "Fieldy" Arvizu est le bassiste révolutionnaire de Korn. Sa contribution unique a été de transformer la basse d'un instrument harmonique en une arme percussive, créant un "cliquetis" caractéristique qui est devenu un élément déterminant du genre nu-metal.
Issu d'une famille de musiciens, Fieldy a commencé la musique très tôt. Avant de connaître la gloire avec Korn, il a fait ses armes dans le groupe L.A.P.D. aux côtés des futurs membres de Korn, James "Munky" Shaffer et David Silveria. La formation de Korn a marqué un tournant, le groupe devenant rapidement le fer de lance du "phénomène nu-metal".
La philosophie de Fieldy est un rejet total du rôle traditionnel de la basse. Il exprime ouvertement son aversion pour le son conventionnel de l'instrument et a sculpté un style et une sonorité pour l'éliminer. Il a déclaré de manière paradoxale : "Je n'aime rien de la basse. Si ça ne tenait qu'à moi, on supprimerait toutes les basses". Son objectif est clair : "Je veux que ce soit un instrument au son presque percussif plutôt qu'une basse". Son rôle, tel qu'il le conçoit, est d'ajouter des "éléments percussifs, bruyants et cliquetants". Sa technique soutient cette vision : un jeu agressif en slap et en pop, une action des cordes très basse pour créer un "fret buzz" (le son des cordes qui claquent contre les frettes), et une concentration sur le rythme de la main droite plutôt que sur les notes de la main gauche. Son égalisation est la touche finale : il coupe complètement les médiums tout en augmentant les basses et les aigus, créant un son "creusé" qui supprime la voix naturelle de l'instrument pour ne laisser que l'attaque percussive. Il ne s'agit pas seulement d'un choix de sonorité, mais d'une réinvention complète de la fonction de l'instrument. De plus, son utilisation d'intervalles dissonants, comme le triton (fondamentale et quinte diminuée) et la neuvième bémol, est à l'origine du son inquiétant et "effrayant" de Korn sur des morceaux comme "Freak on a Leash" et "No Place to Hide".
Fieldy est la preuve vivante qu'une musique révolutionnaire peut naître de l'intuition et du ressenti, en dehors de toute formation formelle. Il admet ouvertement : "À ce jour, je ne connais pas une seule gamme. Je joue complètement à l'oreille". Il plaisante même sur le fait que l'apprentissage des gammes aurait pu réduire le temps d'enregistrement de son album solo de dix ans à trois mois. Cependant, c'est probablement ce manque de connaissances théoriques qui l'a libéré pour explorer les techniques peu orthodoxes et les choix de notes dissonantes qui définissent son son. Il n'était pas limité par les règles de ce qui "devrait" fonctionner. Son conseil aux jeunes musiciens est de se concentrer sur le rythme et de développer une attaque unique de la main droite, privilégiant l'identité personnelle à la compétence académique. Cette philosophie est la clé de son style novateur. Son instrument de prédilection, la basse Ibanez K-5 à cinq cordes, est crucial pour gérer les accordages bas de Korn et faciliter son style percussif.
En 2009, Fieldy a publié son autobiographie, Got the Life, dans laquelle il raconte sans détour ses luttes contre la dépendance et son cheminement vers la sobriété et la foi après le décès de son père. Parallèlement à Korn, il a exploré d'autres facettes de ses intérêts musicaux à travers des projets parallèles comme Fieldy's Dreams, orienté rap, et le groupe de rock Stillwell. Récemment, il a pris une pause de Korn, s'exprimant ouvertement sur son parcours personnel et sa relation, bien que distante, apaisée avec le groupe.
L'héritage de Fieldy est celui de l'un des bassistes les plus novateurs et influents de sa génération. Il n'a pas seulement joué de la basse d'une nouvelle manière ; il a redéfini ce que l'instrument pouvait être dans le contexte de la musique heavy. En ce jour anniversaire, nous célébrons la force disruptive et la vision musicale unique de cet artiste hors norme.
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