Né le 25 décembre 1960 à Yaoundé, au Cameroun, Noël Emmanuel Ekwabi, surnommé "Papa Noël" ou "Billy Bass", incarne l'excellence de la basse africaine dans ce qu'elle a de plus universel. Son destin musical, forgé entre les rythmes du makossa et la rigueur des conservatoires européens, a fait de lui l'un des arrangeurs et bassistes les plus respectés de la world music et du jazz-fusion.
Entre Médecine et Musique : Une Vocation Forcée par le Talent
Issu d'une famille de l'élite intellectuelle camerounaise, Noël Ekwabi part initialement pour Marseille en 1980 afin d'étudier la médecine. Cependant, sa passion pour la musique, cultivée dès le lycée où il pratiquait déjà la batterie et les percussions, finit par l'emporter. Il abandonne ses études médicales pour s'inscrire au Conservatoire, dont il sort médaillé d'or cinq ans plus tard. Cette double culture — l'oreille intuitive formée aux rythmes de Douala et la maîtrise théorique du conservatoire — lui donne un avantage décisif sur la scène parisienne des années 1980 et 1990.
La Connexion Manu Dibango et le Rayonnement International
La carrière d'Ekwabi est indissociable de celle de Manu Dibango, le patriarche de la musique camerounaise. Pendant dix ans, Noël occupe le poste de directeur musical et de chef d'orchestre de Dibango, enregistrant des albums phares comme Mboa’ Su et Lion Of Africa. Son jeu se caractérise par une utilisation virtuose de la basse 5 cordes (souvent une Music Man Stingray), alliant un slap puissant et mélodique à un groove "fundamentally" africain.
| Profil Technique de Noël Ekwabi | Caractéristiques |
|---|---|
| Instrument de Prédilection | Music Man Stingray 5H |
| Styles Majeurs | Afro-funk, Jazz-fusion, Afro-pop |
| Rôle de Directeur Musical | Manu Dibango (2000-2010) |
| Collaborations | Peter Gabriel, Rufus Thomas, Cheb Mami |
| Engagement Social | Fondateur de l'ONG ARK-Jammers |
Ekwabi était un musicien "global" avant l'heure, collaborant aussi bien avec Peter Gabriel qu'avec les Sud-Africains de Ladysmith Black Mambazo ou les jazzmen comme Omar Sosa. Au-delà de sa technique, il était connu pour sa rigueur d'arrangeur, capable de structurer des formations complexes pour la scène internationale. En 2009, il co-fonde ARK-Jammers Connection, une organisation humanitaire visant à utiliser la musique pour reconnecter les diasporas africaines à leurs racines. Son décès à Paris le 18 avril 2012 a laissé un vide immense dans la communauté musicale, marqué par des hommages nationaux au Cameroun et en France.
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