Douglas Lubahn, né le 20 décembre 1947 et décédé le 20 novembre 2019, représente l'archétype du musicien de session dont l'influence dépasse largement le crédit sur la pochette. Son travail sur trois albums majeurs de The Doors a défini la couleur sonore de la basse pour le groupe à une époque où il ne disposait pas de bassiste attitré.
La carrière de Lubahn commence véritablement à Los Angeles en 1966 en tant que membre fondateur du groupe psychédélique Clear Light. Repéré par le producteur Paul Rothchild, il est invité à participer aux sessions du deuxième album de The Doors, Strange Days (1967). Contrairement au bassiste de session Larry Knechtel qui doublait simplement les lignes de clavier, Lubahn apporte une approche plus créative et dynamique, jouant sur sept des dix pistes de l'album.
Sa collaboration avec Morrison et consorts se poursuit sur Waiting for the Sun (1968) et The Soft Parade (1969). Le groupe fut si impressionné par son jeu qu'il lui proposa de devenir un membre permanent à plein temps. Lubahn déclina l'offre par loyauté envers Clear Light, une décision rare dans l'industrie qui témoigne de son intégrité artistique.
| Album / Artiste | Année | Rôle | Titre Emblématique |
|---|---|---|---|
| Clear Light | 1967 | Bassiste fondateur | « Mr. Blue » |
| The Doors | 1967 | Bassiste de session | « Strange Days » |
| Dreams | 1969–1970 | Co-fondateur / Basse | « Dreams » |
| Billy Squier | 1982–1984 | Bassiste de tournée | « Emotions in Motion » |
| Ted Nugent | 1984 | Bassiste de session | « Penetrator » |
Au-delà de son travail avec les Doors, Lubahn a mené une carrière diversifiée. Il a co-créé le groupe de jazz-rock Dreams et a écrit des succès pour d'autres artistes, notamment le tube « Treat Me Right » de Pat Benatar. Dans les années 1980, il devient le bassiste attitré de Billy Squier lors de ses tournées mondiales les plus lucratives, prouvant sa capacité à naviguer entre le rock expérimental des années 60 et le hard rock commercial de l'ère MTV. Sa disparition en 2019 a été saluée par de nombreux critiques comme la perte d'un artisan discret mais vital de l'histoire du rock californien.
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