Aujourd'hui, Rick Kemp, la basse de Steeleye Span né en 1941

Publié le 15 novembre 2025 à 07:41

Né Frederick Stanley Kemp le 15 novembre 1941 dans le Dorset, en Angleterre , Rick Kemp est un artiste de la Renaissance dans le monde de la musique folk. Bien qu'il soit surtout connu comme le pilier de Steeleye Span , le groupe séminal de folk-rock britannique, son identité ne se limite pas à la basse. Il est également guitariste, auteur-compositeur prolifique, chanteur, et un producteur ayant plus de 200 albums à son actif.   

L'arrivée de Kemp chez Steeleye Span vers 1971-1972  n'était pas un simple changement de personnel ; ce fut le catalyseur d'une transformation sonore. Il remplaçait le membre fondateur Ashley Hutchings , un bassiste issu de Fairport Convention et profondément ancré dans la tradition folk. Kemp, en revanche, venait d'un arrière-plan de musicien de session rock et blues.   

Ce changement de garde a fait basculer le son de Steeleye Span. Le groupe a abandonné ses "arrangements folk plus solennels" pour adopter un "son plus rock". Kemp n'a pas seulement rejoint le groupe ; il l'a propulsé dans une nouvelle direction. Il s'est avéré être un "meilleur complément à leur style" que son prédécesseur , précisément parce qu'il apportait une sensibilité non-folk.   

Le style de Kemp est décrit comme une "ligne de basse hautement imaginative". Sa basse n'était pas seulement un soutien ; elle "donnait vie aux chansons et indiquait la direction à suivre". L'exemple le plus frappant de cette innovation se trouve sur l'album Below the Salt (1972). Sur le morceau d'ouverture, "Spotted Cow", une chansonnette traditionnelle, Kemp fait une déclaration audacieuse : il utilise des "éclats de fuzz bass".   

L'utilisation d'une pédale de fuzz – un effet de distorsion synonyme de rock psychédélique et de hard rock – sur une chanson folk était un acte révolutionnaire. C'était le "combo parfait de l'ancien et du nouveau". Kemp n'a pas seulement électrifié la basse ; il a importé le vocabulaire sonore du rock (distorsion, et même des techniques de "slap" lorsque la chanson l'exigeait ) pour l'appliquer aux récits séculaires du folk britannique. Il utilisait de nouvelles formes pour raconter d'anciennes histoires.   

La vie de Kemp au sein de Steeleye Span est devenue inextricablement liée à celle de la chanteuse Maddy Prior. Ils se sont rencontrés dans le groupe, se sont mariés, ont eu deux enfants – la musicienne Rose Kemp et l'artiste hip-hop Alex 'Kemp'  – puis ont divorcé. Cette fusion du personnel et du professionnel a défini le groupe pendant des années.   

Lorsque Kemp a quitté le groupe pour la première fois en 1986 , ce fut un double coup dur pour Prior, qui perdait à la fois son mari et son partenaire musical au sein du groupe. Leur relation créative a cependant survécu à leur relation personnelle, culminant avec l'album en duo Happy Families (1990). La liste des titres de cet album ("Rose", "Alex", "Mother and Child", "Happy Families")  sert de document fascinant, un journal intime musical de cette fusion complète entre la vie artistique et la vie domestique.   

L'Artiste aux Multiples Facettes : Au-delà de la Basse

Pour comprendre pleinement la contribution de Rick Kemp, il faut regarder au-delà de sa basse. C'est un artiste holistique. Il a produit les albums du groupe de ceilidh Whapweasel , sorti cinq de ses propres albums solo , et a même poursuivi une carrière parallèle en tant qu'artiste visuel, obtenant un diplôme (BA Hons) en Beaux-Arts en 1986.   

La clé de son alchimie musicale réside peut-être dans sa philosophie d'artiste, qu'il a partagée en 2018 : "Les mots et la forme... rendent l'expression d'une idée complète, de la même manière que les paroles et la mélodie font une chanson". Cette déclaration éclaire d'un jour nouveau son travail des années 1970. Pour Kemp, le "fuzz bass" (la forme) n'était pas un gimmick rock envahissant le folk. C'était un choix conceptuel nécessaire pour compléter les paroles traditionnelles (les mots). Il n'était pas un simple bassiste ; il était un artiste conceptuel utilisant le son pour achever l'expression d'idées anciennes. 

Le 15 novembre 1955, naissait au Canada Neil James Sinclair Swainson , un musicien dont la carrière incarne l'élégance discrète et l'art profond de la contrebasse jazz. Loin de l'esbroufe du rock, Swainson a construit sa réputation sur une musicalité infaillible, devenant un pilier de la scène de Toronto et un "sideman" de premier choix pour les géants du jazz. Sa carrière précoce à Victoria, en Colombie-Britannique, l'a vu soutenir des légendes américaines de passage comme Herb Ellis, Barney Kessell et Sonny Stitt, forgeant ainsi sa réputation de partenaire fiable.   

La carrière de Neil Swainson est définie par l'une des collaborations les plus longues et les plus prestigieuses de l'histoire du jazz moderne : son partenariat avec le pianiste britannique George Shearing. Swainson a commencé à travailler avec Shearing en 1986  et est devenu son bassiste attitré en 1988.   

Ce n'était pas un simple engagement ; ce fut un engagement de 25 ans, qui n'a pris fin qu'avec le décès de Shearing en 2011. Pendant un quart de siècle, Swainson a été l'ancre harmonique de Shearing, faisant le tour du monde et apparaissant sur "plus d'une douzaine d'enregistrements" avec le pianiste. Ce poste prestigieux l'a également placé en orbite avec d'autres icônes, notamment Mel Tormé, Joe Williams, Nancy Wilson et une jeune Diana Krall.   

Ce rôle de "sideman brillamment fiable"  exigeait un sacrifice : celui de sa propre voix de leader. Passer 25 ans au service de la vision musicale d'un autre explique la rareté de la discographie de Swainson sous son propre nom.   

Ironiquement, le premier album de Swainson en tant que leader, enregistré en 1987, est devenu un document historique majeur. Intitulé 49th Parallel, l'album a été enregistré peu de temps avant que Swainson ne rejoigne Shearing à plein temps. Pour son premier effort, il a réuni un groupe de classe mondiale, comprenant non seulement des piliers canadiens, mais aussi deux titans américains : le saxophoniste Joe Henderson et le trompettiste visionnaire Woody Shaw.   

L'album est exceptionnel, mais son importance historique a été révélée plus tard : 49th Parallel est le dernier enregistrement studio de la légende de la trompette, Woody Shaw. Swainson a raconté que Shaw, qui luttait contre une maladie et une toxicomanie, était "presque aveugle" pendant la session et "jouait à l'oreille". Deux ans plus tard, Shaw décédait tragiquement. Le premier album de Swainson avait, par un poignant concours de circonstances, capturé le chant du cygne de l'un des plus grands innovateurs de la trompette. L'album est resté épuisé pendant 25 ans avant d'être récemment réédité.   

Le Retour du Leader : "Fire in the West" (2022)

La carrière de Neil Swainson en tant que leader est ainsi encadrée par deux albums, séparés par un silence de 35 ans. En 2022, il sort enfin Fire in the West, son premier album en tant que leader depuis 49th Parallel.   

Ce retour s'explique logiquement. La mort de Shearing en 2011  a libéré Swainson de son engagement de sideman. Après une décennie consacrée à l'enseignement en tant que professeur au département de basse du Humber College , et à des tournées avec d'autres artistes comme Roberta Gambarini , Swainson est enfin revenu à sa propre voix compositionnelle.   

Fire in the West est décrit comme un "analogue sonore" à son premier album, reprenant le format quintet classique (trompette/sax ténor). C'est comme si Neil Swainson, après avoir consacré un quart de siècle à soutenir la vision d'un autre, reprenait sa conversation personnelle là où il l'avait laissée 35 ans plus tôt.   

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