
Le 23 septembre 1973, à San José (Californie), naissait Alberto “Al” Cisneros, futur pilier des scènes stoner rock et doom metal, reconnu autant pour son jeu de basse obsédant que pour sa voix grave et enveloppante. Dès ses débuts, Cisneros a choisi de creuser un son profond, de créer des atmosphères sonores étouffantes, d’explorer des espaces où la lenteur se fait puissance, et le silence devient une tension.
Avec Sleep, groupe qu’il cofonde, il trace dès les années 90 une voie presque mystique : riffs lourds, tempos étirés, une basse qui ne se contente pas de soutenir, mais qui façonne l’architecture entière des compositions. Sur Sleep’s Holy Mountain ou l’album légendaire Dopesmoker, sa basse est comme un grondement central, une respiration lente, hypnotique, qui entraîne l’auditeur dans une transe des sens. Il y a dans ses notes une densité, une charge tellurique qui ne s’efface pas après l’écoute ; elle persiste, elle pèse.
Après Sleep, Cisneros poursuit avec Om, formation encore plus dépouillée, où la basse et la voix suffisent souvent à imposer une ambiance, un rythme, une méditation sonore. Là aussi, il explore le minimalisme, la répétition, les réverbérations, les silences comme des espaces de recueillement. Sa voix se mêle à la basse, parfois se superpose, parfois s’efface, mais toujours l’ensemble parle : de mysticisme, de contemplation, de gravité.
Al Cisneros est de ces artistes pour lesquels la basse est bien plus qu’un instrument rythmique : c’est une matière, presque une sculpture sonore. Le 23 septembre, à chaque anniversaire, c’est cette puissance lente, cette intensité tranquille, qu’on célèbre : un musicien qui creuse ses propres sillons, dans la lourdeur et dans l’épure, et qui rappelle que dans le métal comme dans tous les genres, parfois la plus grande force est dans ce qui résonne longuement dans le vide après la dernière note.
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