
Le 22 septembre 1969, quelque part entre Bangkok et l’Arlington, naissait Matthew Kelly Sharp, future voix basse derrière certaines des mélodies les plus immédiatement reconnaissables du rock alternatif des années 90. Cofondateur de Weezer, Sharp prête son timbre grave, sa basse profonde, à un son qui allait devenir générationnel. Mais ce qu’il apporte ne tient pas dans une simple ligne rythmique : avec lui, la basse devient texture, humeur, couleur.
Quand Weezer explose, Sharp est là, soutenant le Blue Album puis Pinkerton, des albums qui mêlent mélodie accrocheuse, émotion brute et sens du détail. Il n’essaie pas de voler la vedette ; il construit. Chaque note, chaque pause, chaque glissando participe à l’atmosphère un peu maladroite, souvent douloureuse, toujours sincère, qui caractérise Weezer à ses débuts.
Après son départ du groupe, Sharp fonde The Rentals, poursuit des projets solos, collaborations, toujours avec cette même capacité à faire de la basse non pas un souffle au lointain, mais une présence tangible — un matériau qui traverse les arrangements, qui dialogue avec la voix et les guitares, qui colore l’espace sonore de ses influences. Le 22 septembre, on se souvient de Matt Sharp comme d’un artiste capable d’explorer la fragilité humaine à travers des accords simples, mais chargés d’émotion.
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