L’air de Detroit, les fenêtres grandes ouvertes sur la Motown, la noirceur douce des nuits urbaines : c’est dans ce décor que, le 17 septembre 1954, naît Reggie McBride, un bassiste qui mettra toute sa vie à tisser des ponts entre soul, rock, jazz, blues, pop. Dès l’enfance, il est marqué par le groove, le rythme, le son vibrant des basses que diffusait la radio — et très vite, cet écho le pousse vers l’instrument.
Avec la basse, McBride ne se contente jamais de suivre ; il dialogue, il module. Très jeune, il trouve sa place dans les studios, les groupes locaux, les tournées. Quand Stevie Wonder l’appelle, c’est un premier vrai tremplin : il entre dans cette constellation des grands noms, celui dont la musique voyage au-delà des styles. Avec Elton John, Keb’ Mo’, Rod Stewart, et des centaines d’autres, il participe à des morceaux que des millions écouteront, non pas pour sa signature (souvent invisible), mais parce que sans sa basse, ces morceaux n’auraient pas sa force.
Et c’est peut-être cela, le plus remarquable chez Reggie McBride : sa capacité à être ce maillon essentiel, silencieux mais indispensable. Quand on écoute aujourd’hui ses lignes de basse — claires, profondes, organiques — on comprend que le musicien ne cherche pas l’artifice, mais le sentiment. Le 17 septembre, on célèbre non seulement sa date de naissance, mais ce parcours qui rappelle que parfois, le plus beau travail vient de ceux qui portent la mélodie dans l’ombre.
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