Le 17 septembre 1946, à Woodbrook dans Port of Spain (Trinidad), est né David Larry Williams, bientôt connu sous le nom de “Happy” Williams, contrebassiste de jazz dont le son léger cache une profondeur étonnante. Dès son plus jeune âge, il ressent la musique comme une onde — d’abord le piano, le violon, la percussion, puis la basse. Ce sera la contrebasse, instrument de patience, de nuance, sur lequel il se perfectionnera, prêt à écouter les silences autant que les notes.
Arrivé à New York dans les années 60, Happy se fait vite une place dans le cercle raffiné des jazzmen exigeants. Avec Cedar Walton, il trouve un écrin parfait : trio, complicités, espaces où chaque note compte. Sa contrebasse n’est pas tapageuse, elle est la respiration. Elle soutient, elle chante en arrière-plan, elle dialogue avec le piano, les cymbales, les solos. On l’entend chez Stan Getz, chez Bobby Hutcherson, chez ceux qui cherchent l’élégance du jazz acoustique.
Aujourd’hui encore, écouter Happy Williams, c’est entendre la maîtrise de l’équilibre — entre swing et retenue, entre éclat et pudeur. La contrebasse, sous ses doigts, devient une sorte de miroir, reflet de l’âme de la musique. Le 17 septembre, ce jour lui rend hommage : non pas pour ses triomphes visibles, mais pour ce don discret de nourrir la musique de l’intérieur.
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