Le 16 septembre 1956 naissait en Pennsylvanie un personnage hors norme, Dave Schulthise, bientôt connu sous le nom de Dave Blood. Bassiste original des Dead Milkmen, il ne se contentait pas d’accompagner la furie punk, il la filtrerait à sa manière, la tordait, la rendait grotesque, comique, souvent absurde — mais toujours avec ce sens aigu du rythme et de l’intensité.
Schulthise arrivait dans la basse avec une urgence, une énergie un peu nerveuse, comme si chaque note devait témoigner d’une ironie de la vie. Avec The Dead Milkmen, ses lignes de basse participaient autant à l’humour corrosif qu’à la critique sociale, à l’irrévérence qu’à la mélodie. Ses doigts donnaient à la contretemps, aux pauses, aux silences, autant de poids qu’à la distorsion, aux rythmes rapides, aux refrains scandés.
Mais ce qu’on retient surtout, c’est sa dualité : celle d’un homme sérieux dans son art, même quand la musique était pleine de blagues, de sarcasmes, de provocations. Quand la fin de la formation vint, à cause de la tendinite qui le frappa aux deux mains, ce fut comme si la basse elle-même avait perdu une voix : celle d’un bassiste capable de transmettre autant par le silence que par le son. Il est mort en 2004, mais ses lignes restent gravées dans l’histoire punk comme des petits éclats de vérité, d’humour noir et de rébellion.
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