
Joe Osborn naît le 28 août 1937 à Mound, un petit village de Louisiane, sans imaginer qu’il deviendrait un jour l’une des voix invisibles mais essentielles de la musique populaire américaine. À ses débuts, il se passionne pour la guitare, mais c’est la basse électrique qui deviendra son langage, celle qui l’accompagnera toute sa vie. Sa rencontre avec Ricky Nelson à la fin des années cinquante marque un tournant. Sur scène comme en studio, Osborn découvre à quel point son jeu simple, net et régulier peut faire respirer une chanson.
Quand il s’installe à Los Angeles, il entre presque naturellement dans le cercle du “Wrecking Crew”, cette confrérie de musiciens de studio qui façonnait, dans l’ombre, le son de la pop des années soixante. Il ne cherche pas la lumière, mais son empreinte se glisse dans les refrains des Carpenters, dans la grâce mélancolique de Simon & Garfunkel ou encore dans l’élan psychédélique des 5th Dimension. Sa basse, toujours jouée au médiator, sonne ronde et lumineuse, comme un cœur battant discret mais indispensable.
Au fil des années, Osborn devient l’un des musiciens les plus enregistrés de son époque. Dans les années soixante-dix, il choisit Nashville et plonge dans l’univers de la country. Là encore, son style trouve sa place auprès de voix comme celles de Kenny Rogers, Merle Haggard ou Reba McEntire. Qu’il soit dans une ballade pop ou un hymne country, il offre toujours la même solidité, la même justesse, la même humilité.
Derrière ses lunettes épaisses et son allure discrète, Joe Osborn n’a jamais cherché à être une star. Pourtant, sans lui, bien des chansons n’auraient pas eu ce souffle, cette colonne vertébrale qui les a portées jusqu’aux sommets des classements. Quand il s’éteint en décembre 2018 à l’âge de quatre-vingt-un ans, il laisse derrière lui un héritage colossal, fait de milliers de sessions et de centaines de tubes. Son nom reste peu connu du grand public, mais pour les musiciens, il demeure l’un des maîtres du groove invisible, celui qui a fait chanter la basse comme peu avant lui.
Jeunesse et débuts
- Naissance : 28 août 1937 à Mound (Louisiane, États-Unis).
- Très tôt attiré par la musique, il commence par la guitare.
- Dans les années 1950, il joue dans divers groupes locaux de rock et country.
Carrière professionnelle
- En 1957, il devient le bassiste de Ricky Nelson, grande star de l’époque.
- C’est là qu’il passe définitivement à la basse électrique Fender Jazz Bass, qui restera son instrument fétiche.
Les années 1960 : le « Wrecking Crew »
- Installé à Los Angeles, Osborn rejoint le fameux collectif de musiciens de studio surnommé le Wrecking Crew, qui a enregistré pour d’innombrables artistes pop et rock.
- Il a accompagné Simon & Garfunkel, The Mamas & the Papas, The 5th Dimension, The Carpenters, Johnny Rivers, Glen Campbell, America, et bien d’autres.
- Son jeu se distingue par une précision rythmique et une sonorité claire et ronde, souvent obtenue grâce à un jeu au médiator.
Les années 1970-1990 : le « Nashville A-Team »
- Plus tard, il déménage à Nashville, où il devient un bassiste incontournable de la scène country.
- Il collabore avec Kenny Rogers, Merle Haggard, Chet Atkins, Reba McEntire, Hank Williams Jr., etc.
Style et influence
- Joe Osborn est considéré comme l’un des bassistes de studio les plus enregistrés de l’histoire.
- Sa basse est présente sur des centaines de hits classés au Billboard.
- Reconnu pour son jeu au médiator, il a influencé des générations de bassistes par son sens du groove simple et efficace, parfaitement adapté aux chansons.
Vie personnelle et décès
- Marié, père de famille, il resta toute sa vie discret malgré une carrière immense.
- Joe Osborn est décédé le 14 décembre 2018 à Greenwood, en Louisiane, à l’âge de 81 ans, des suites d’une longue maladie.
Quelques titres marquants où on entend Joe Osborn à la basse :
- Close to You – The Carpenters
- Bridge Over Troubled Water – Simon & Garfunkel
- Aquarius/Let the Sunshine In – The 5th Dimension
- Poor Side of Town – Johnny Rivers
- I’m a Believer (sessions avec les Monkees)
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