EHX Bender Royale, Est-ce le nouveau monarque des basses ?!

Publié le 30 octobre 2025 à 09:23

Né dans le bouillonnement créatif du Londres des années 60, ce fuzz est devenu une arme sonore secrète, le Saint Graal qui a sculpté les riffs et les solos de légendes comme Jeff Beck, Jimmy Page ou encore Mick Ronson. Son grain unique, à la fois agressif et chantant, a défini des décennies de rock. Aujourd'hui, Electro-Harmonix (EHX), maître incontesté du fuzz avec sa lignée de Big Muff, s'attaque à ce monument avec l'ambitieuse Royal Bender. Loin d'être un simple clone, cette pédale se présente comme une réinterprétation moderne, une fusion entre l'âme vintage des transistors au germanium et une flexibilité résolument contemporaine, conçue pour le musicien d'aujourd'hui.

Cependant, pour les lecteurs de gravebasse.com, l'annonce d'un nouveau fuzz, aussi prestigieux soit-il, s'accompagne toujours d'un scepticisme légitime. L'histoire du fuzz et de la basse est une relation complexe, souvent marquée par une frustration fondamentale : la perte dévastatrice des basses fréquences et de la définition. Un fuzz peut sonner de manière colossale sur une guitare, mais transformer une ligne de basse puissante en une bouillie fine et sans corps. C'est ici que la EHX Royal Bender entre en scène avec une promesse audacieuse. Grâce à une panoplie de contrôles modernes, notamment un potentiomètre de BLEND, un switch FAT et un égaliseur complet, elle prétend avoir résolu l'équation.

Pour comprendre la philosophie de la Royal Bender, un retour aux sources s'impose. Le circuit Tone Bender n'est pas une entité monolithique, mais une dynastie dont chaque génération possède un caractère distinct.

L'histoire commence en 1965. Le son fuzz, popularisé par le hit des Rolling Stones "(I Can't Get No) Satisfaction", est alors dominé par un seul acteur : le Maestro FZ-1 Fuzz-Tone de Gibson, une pédale américaine. C'est pour concurrencer ce son et répondre à la demande des musiciens londoniens qu'un ingénieur électronicien nommé Gary Stewart Hurst conçoit le Tone Bender. Son objectif, à la demande de guitaristes comme Vic Flick, est simple mais crucial : créer un fuzz avec plus de sustain que son rival américain.

L'Évolution des "Marks"

La saga du Tone Bender est une succession d'itérations, ou "Marks", chacune affinant ou redéfinissant la formule :

  • MK I : Le circuit fondateur, basé sur trois transistors au germanium, est immédiatement adopté pour son agressivité et son sustain prononcé. Il devient rapidement l'arme de choix de Jeff Beck avec les Yardbirds et de Mick Ronson aux côtés de David Bowie, immortalisant son grain sur des titres comme "Moonage Daydream".

  • MK I.5 : Une version de transition, produite brièvement en 1966, qui simplifie le circuit à deux transistors. Le résultat est un son moins saturé, avec plus de basses, se rapprochant davantage du caractère d'un Dallas Arbiter Fuzz Face que de son prédécesseur direct.

  • MK II : Considéré par beaucoup comme l'apogée du Tone Bender classique, le MK II revient à une topologie à trois transistors. C'est ce circuit qui a forgé le son de Jimmy Page sur les premiers albums de Led Zeppelin, offrant une saturation riche, complexe en harmoniques et parfaitement équilibrée. C'est le son de "Whole Lotta Love".

Le Point de Rupture : Le MKIII, Ancêtre de la Royale

En 1968, le circuit subit une refonte majeure qui le distingue radicalement de ses aînés. Le Tone Bender MKIII n'est pas une simple évolution, c'est une réinvention. L'ajout le plus significatif est un contrôle de tonalité actif, souvent étiqueté "Treble/Bass", qui permet de sculpter le son avec une précision inédite pour l'époque. Cette modification change fondamentalement le caractère de la pédale, la déplaçant vers un son plus focalisé sur les médiums, plus perçant et articulé. C'est ce circuit spécifique, avec ses trois transistors au germanium et son contrôle de tonalité, qui sert de fondation directe à la EHX Royal Bender.

Cette filiation est d'une importance capitale. Le circuit MKIII est souvent décrit par les historiens de la pédale comme étant tonalement plus proche du rare Burns Buzzaround que des Tone Benders MK I et MK II. Alors que les premiers modèles incarnaient un certain idéal du fuzz "classique", le MKIII a introduit une nouvelle saveur, plus "aboyante" dans les médiums. Cela signifie que la Royal Bender n'hérite pas d'un son fuzz générique, mais d'une branche très spécifique de l'arbre généalogique. Son point de départ n'est pas un son creusé dans les médiums ("scooped") comme celui d'une Big Muff. Au contraire, son ADN est celui d'un son qui cherche à percer le mix. Pour un bassiste, dont la plus grande crainte est de disparaître derrière les guitares, cet héritage est une première indication très prometteuse.

Electro-Harmonix a logé ce circuit légendaire dans son boîtier compact et robuste "Nano", disponible en finition noire standard et en une édition limitée orange. Mais c'est sous le capot et sur le panneau de contrôle que la véritable nature de la pédale se révèle, un mélange savant d'héritage et d'innovation.

Les Contrôles Fondamentaux (L'Héritage MKIII)

Au cœur de la pédale, on retrouve les trois contrôles qui formaient l'essence du MKIII original :

  • VOLUME : Détermine le niveau de sortie général de l'effet. Simple et efficace.3

  • FUZZ : Règle le gain d'entrée du circuit. Plus on le tourne dans le sens des aiguilles d'une montre, plus la saturation devient dense et agressive.3

  • BASS : Il s'agit d'un contrôle de tonalité passif directement inspiré du potentiomètre "Treble/Bass" du MKIII. Sa course permet de naviguer entre un son épais et "laineux" (full wool) et des basses beaucoup plus resserrées et définies (tightened bass), offrant déjà une première couche de sculpture sonore dans le bas du spectre.3

Les Ajouts à la Royauté

C'est ici que EHX transcende le simple hommage pour créer un outil résolument moderne. La Royal Bender est dotée d'une série de contrôles supplémentaires qui décuplent ses possibilités :

  • TREBLE : Contrairement au contrôle BASS passif, il s'agit d'un filtre actif en plateau (active treble shelving filter). Il permet de sculpter les hautes fréquences avec une précision chirurgicale, soit pour dompter un son trop criard, soit pour ajouter de l'air et du mordant.

  • BLEND : Le joyau de la couronne pour tout bassiste. Ce potentiomètre mixe le signal original de l'instrument (dry) avec le signal traité par le fuzz (wet). À son réglage minimum, seul le son clair passe ; au maximum, on entend uniquement le fuzz. Entre les deux, un monde de possibilités s'ouvre pour conserver l'attaque, le poids et la clarté des notes graves tout en les enrobant de saturation.

  • BIAS : Ce contrôle ajuste la tension d'alimentation des transistors. Autour de la position centrale (12:00), le fuzz est stable et "normal". En tournant le potentiomètre vers les extrêmes, on "affame" le circuit, produisant des sons de plus en plus compressés, crépitants (sputtery), et "gated", jusqu'à obtenir la fameuse texture de "velcro déchiré" (ripped velcro).

  • Switch FAT : Un interrupteur à deux positions qui engage un boost massif et puissant dans les basses et les bas-médiums. C'est l'arme secrète pour épaissir instantanément un son, le rendant énorme et caverneux.

  • Switch CLIP (Ge/LED) : Cet interrupteur modifie la nature même de l'écrêtage (clipping) du signal. En position Ge, la pédale utilise une diode au germanium, produisant un son plus doux, plus compressé et plus "vintage". En position LED, elle utilise une diode électroluminescente, ce qui donne un son plus ouvert, plus rugueux, plus fort et avec une touche plus moderne et agressive.

Fonctionnalités Avancées

Au-delà de ses contrôles en façade, la Royal Bender cache encore quelques atouts :

  • Footswitch "Soft Touch" : Le commutateur au pied est non seulement silencieux, mais il offre deux modes de fonctionnement. Un appui court active ou désactive la pédale de manière classique (mode latching). Un appui prolongé de plus d'une demi-seconde active l'effet uniquement tant que le pied reste sur le switch (mode momentary), parfait pour ajouter de courtes rafales de fuzz sur une note ou un riff.

  • Le Secret Interne : Le Trimpot d'Impédance : En retirant la plaque inférieure, on découvre une fonctionnalité digne des pédales "boutique" les plus pointues : un petit potentiomètre interne (trimpot) pour ajuster l'impédance d'entrée.14 Réglé en usine à mi-course, il peut être tourné pour augmenter l'impédance (son plus doux) ou la diminuer (fuzz plus intense). Cette fonction, souvent appelée "pickup simulator", est cruciale car elle permet à la pédale de réagir de manière optimale, peu importe sa place dans la chaîne d'effets, même après des pédales avec buffer qui "perturbent" traditionnellement les fuzz vintage.

L'ensemble de ces caractéristiques démontre une stratégie de conception délibérée de la part d'Electro-Harmonix. Les fuzz vintage sont célèbres pour leur son, mais aussi pour leurs contraintes : leur sensibilité extrême au placement dans la chaîne d'effets, leur tendance à perdre les basses, et le caractère parfois instable des transistors au germanium. La Royal Bender s'attaque à chacun de ces points. Le trimpot d'impédance résout le problème du buffer. Le BLEND, le FAT et l'EQ complet anéantissent le problème de la perte de graves. L'option de clipping LED offre une alternative stable et agressive au germanium. EHX n'a pas seulement modernisé un circuit ; ils ont méthodiquement déconstruit les inconvénients du vintage pour offrir le son sans les contraintes. C'est un outil de travail, pas une pièce de musée.

Caractéristique Spécification
Circuit Analogique
Bypass True Bypass mécanique à relais
Contrôles Volume, Fuzz, Bass, Treble, Blend, Bias
Switches FAT (On/Off), CLIP (Ge/LED)
Impédance d'entrée 1.1 MΩ (ajustable via trimpot interne)
Impédance de sortie 660 Ω
Alimentation 9V DC centre négatif (adaptateur inclus) ou pile 9V
Consommation 12 mA
Dimensions (cm) 11.43 x 6.99 x 5.33
Origine Fabriquée aux USA

Le Son Royal - Test sur Guitare et Basse

Une fiche technique, aussi impressionnante soit-elle, ne dit pas tout. Le véritable test se déroule les oreilles grandes ouvertes et l'amplificateur poussé dans ses retranchements.

Analyse sur Guitare Électrique

Sur une guitare, la Royal Bender révèle immédiatement son héritage. Avec des réglages modérés, elle délivre ce son fuzz riche et chantant, plein d'harmoniques, qui évoque instantanément les grands albums de la fin des années 60. Elle réagit superbement à la dynamique de jeu et, comme tout bon fuzz vintage, se "nettoie" admirablement bien lorsqu'on baisse le potentiomètre de volume de la guitare, passant d'une saturation épaisse à un crunch léger et mordant.

Mais la pédale ne s'arrête pas là. Le potentiomètre BIAS est une porte d'entrée vers des territoires plus expérimentaux. En le poussant, on transforme le sustain chantant en un crépitement agressif, un son de "batterie mourante" qui se coupe brutalement, idéal pour des textures rythmiques saccadées ou des riffs staccato. L'interaction entre les switches CLIP et FAT est également redoutable. Avec une Stratocaster, le mode Ge et le FAT activé permettent de compenser la finesse des micros simples pour un son énorme. Inversement, le mode LED sans le FAT peut dompter les humbuckers d'une Les Paul pour un son plus tranchant et défini. La palette sonore est vaste, allant du vintage respectueux à la destruction sonore contrôlée.

Analyse Approfondie sur Guitare Basse

C'est ici que la Royal Bender doit faire ses preuves. Nous l'avons testée avec une Fender Precision Bass et une Music Man StingRay, à travers un amplificateur Ampeg SVT.

Le Test Fondamental : Maintien du Low-End

Avant même de toucher au BLEND, la pédale surprend. Le potentiomètre BASS poussé à fond et le switch FAT enclenché, la Royal Bender conserve une assise dans les graves bien plus solide que la plupart des fuzz non dédiés à la basse. Le son est certes saturé et compressé, mais le "poids" de la basse reste perceptible. Le switch FAT est particulièrement efficace, agissant comme un bouton "loudness" qui redonne instantanément du corps et de la présence au signal.

Le BLEND en Action : La Révélation

Le potentiomètre BLEND est, sans équivoque, la fonctionnalité qui propulse la Royal Bender dans une autre dimension pour les bassistes. En le réglant autour de 10-11 heures (environ 30-40% de signal clair), la magie opère. Le signal dry réinjecte l'attaque franche du médiator ou des doigts, la fondamentale pure et profonde de la note, tandis que le signal wet l'enrobe d'une texture fuzz riche et complexe. Le résultat est un son de basse colossal : défini, puissant, articulé, mais avec toute l'agressivité et le caractère du fuzz. On obtient le meilleur des deux mondes, sans aucun compromis.

Sculpture du Caractère

Les autres contrôles permettent ensuite de sculpter ce son de base.

  • En mode Ge avec un BIAS normal, on obtient un grondement chaud, saturé et organique, parfait pour le rock lourd ou le stoner.

  • En passant en mode LED, le son devient plus brillant, plus agressif, avec un grain plus serré qui peut rappeler certains sons de fuzz synthétiques, idéal pour l'industriel ou le rock alternatif.

  • En poussant le BIAS dans ses retranchements, la basse se transforme en un synthétiseur percussif. Le son devient "gated", chaque note ayant une attaque explosive suivie d'un silence abrupt. C'est un outil créatif formidable pour le funk, l'électro ou pour créer des lignes de basse qui sortent radicalement de l'ordinaire.

Cas d'Usage Pratiques pour Bassistes

  • Rock/Stoner : FAT activé, BLEND à 25%, mode Ge. Le son est massif, remplissant tout l'espace sonore avec un mur de fuzz tout en gardant une ligne de basse lisible.

  • Funk/Électro : FAT désactivé, BLEND à 50%, BIAS à 3 heures. On obtient un son percussif et synthétique qui réagit aux nuances du jeu en slap ou au doigt, créant des textures rythmiques uniques.

  • Indie/Alternative : BLEND à 50-60%, mode LED. Permet d'ajouter une couche de "saleté" texturée et moderne sur une ligne de basse claire, sans jamais perdre la mélodie ou le groove fondamental.

Cette polyvalence exceptionnelle amène à une conclusion importante. Pour un bassiste, la Royal Bender n'est pas simplement "une autre pédale de fuzz". La combinaison de ses contrôles lui permet d'émuler une large gamme de saturations. Le BLEND peut créer des sons proches d'un overdrive ou d'une distorsion en parallèle. Le BIAS ouvre la porte des fuzz synthétiques et "gated". Le FAT et l'EQ permettent de sculpter un fuzz stoner monumental. Pour le musicien soucieux d'optimiser l'espace sur son pedalboard, la Royal Bender peut potentiellement remplacer deux ou trois autres pédales, agissant comme une véritable "station de travail" pour la saturation de la basse. C'est un argument de valeur extrêmement puissant.

La Cour des Prétendants - Comparatif avec la Concurrence

Pour situer la Royal Bender sur le marché, il est essentiel de la comparer à d'autres interprétations notables du circuit Tone Bender MKIII. Nous avons sélectionné trois concurrents qui représentent des philosophies de conception différentes : la JHS Bender (l'approche historique), la Keeley Fuzz Bender (l'approche high-tech) et la Fulltone Soul-Bender v2 (l'approche boutique).

  • Electro-Harmonix Royal Bender : Le Couteau Suisse

    • Philosophie : Offrir une polyvalence maximale et résoudre les problèmes des circuits vintage, le tout à un prix très compétitif.

    • Points forts pour la basse : C'est la plus "bass-friendly" du lot dès la sortie de la boîte. Le BLEND est un avantage décisif, le switch FAT est un atout majeur, et l'EQ complet ainsi que le trimpot d'impédance en font un outil professionnel et flexible.

    • Prix : Environ 150€

  • JHS Bender : Le Puriste Moderne

    • Philosophie : Recréer fidèlement le son et les sensations d'un modèle MKIII spécifique de 1973, en utilisant des composants modernes pour la fiabilité.

    • Points forts : Simplicité d'utilisation avec ses trois potentiomètres, un son très authentique et le "JHS Mode" qui ajoute un boost de gain et de médiums utile.

    • Limites pour la basse : L'absence de BLEND est un handicap majeur. Un utilisateur de basse rapporte que la pédale est "tout le temps à fond", avec très peu de contrôle sur la plage de gain, ce qui la rend moins subtile et polyvalente.

    • Prix : Environ 219€

  • Keeley Fuzz Bender : Le Laboratoire Sonore

    • Philosophie : Utiliser le circuit Tone Bender comme une rampe de lancement pour une exploration sonore poussée, notamment grâce à un EQ actif extrêmement puissant.

    • Points forts : Son EQ actif de type "Gyrator" offre un boost/cut de +/- 20dB, permettant une sculpture sonore radicale. Le contrôle de BIAS est très réactif. La marque la présente explicitement comme "Excellente pour la guitare ET la basse!".

    • Limites pour la basse : Elle ne possède pas de BLEND. La gestion du bas du spectre repose entièrement sur la puissance de son EQ, une approche différente, potentiellement plus complexe à maîtriser que le simple mixage d'un signal clair.

    • Prix : Environ 160€

  • Fulltone Soul-Bender v2 : L'Œuvre d'Art Boutique

    • Philosophie : Une approche puriste et "boutique", utilisant des transistors au germanium triés sur le volet pour atteindre le son MKIII "parfait".

    • Points forts : Qualité de construction irréprochable, réputation sonore excellente, grande dynamique et nettoyage au volume de l'instrument.

    • Limites pour la basse : La documentation officielle et les retours d'utilisateurs suggèrent qu'elle peut accentuer les hautes fréquences et manquer de graves sur une basse. Elle est dépourvue de toute fonctionnalité moderne comme un BLEND ou un BIAS réglable.

    • Prix : Environ 177€

Tout ça met en lumière un "triangle d'or" du fuzz moderne, où chaque pédale fait un compromis entre trois pôles : le Son (l'authenticité et la qualité des composants), la Polyvalence (l'étendue des possibilités sonores) et le Prix. Fulltone mise tout sur le Son, au détriment du reste. JHS offre un bon compromis Son/Prix mais sacrifie la Polyvalence. Keeley maximise la Polyvalence à un bon Prix, avec un Son qui est une interprétation moderne. La EHX Royal Bender, elle, tente de frapper en plein centre de ce triangle. Elle offre une polyvalence presque égale à celle de la Keeley, un son qui reste ancré dans la tradition germanium, et le rapport fonctionnalités/prix le plus agressif du lot. Elle démocratise un niveau de contrôle qui était jusqu'alors réservé à des pédales bien plus onéreuses, se positionnant comme le choix le plus logique pour le musicien en quête de possibilités maximales sans se ruiner.

Caractéristique EHX Royal Bender JHS Bender Keeley Fuzz Bender Fulltone Soul-Bender v2
Philosophie Polyvalence maximale, "Problem-Solver" Fidélité historique, simplicité Laboratoire sonore, EQ puissant Purisme "Boutique"
Transistors Germanium (+ Silicium dans le circuit) Germanium (circuit), Silicium (transistors) Hybride (Silicium & Germanium) Germanium triés
Contrôle Tonalité EQ 2-bandes (Bass passif, Treble actif) 1 potard "Tone" EQ 2-bandes actif (+/- 20dB) 1 potard "Tone"
Contrôle Blend Oui Non Non Non
Contrôle Bias Oui Non Oui Non (interne)
Switches Add. FAT, CLIP (Ge/LED) JHS Mode (Gain/Mid boost) Non Non
Idéal pour Basse? Excellent (conçue pour) Limité Très bon (grâce à l'EQ) Moyen (risque de perte de graves)
Prix Indicatif (€) ~150€ ~219€ ~160€ ~177€+

La Royal Bender Mérite-t-elle sa Couronne?

Au terme de cette analyse approfondie, la EHX Royal Bender Fuzz se révèle particulièrement intéressante. Elle incarne une synthèse remarquable entre le respect d'un héritage sonore légendaire et une conception résolument moderne et intelligente. Ses forces sont indéniables : une polyvalence sonore extrême qui va du vintage crémeux au chaos synthétique, des fonctionnalités pensées pour le musicien de scène comme le footswitch momentané ou le trimpot d'impédance, et surtout, une conception "bass-friendly" qui n'est pas un simple argument marketing, mais le cœur même de sa flexibilité. Le tout est proposé à un rapport fonctionnalités/prix qui redéfinit les standards du marché.

Bien sûr, la pédale n'est pas sans défauts potentiels. Sa richesse en contrôles peut être intimidante pour les adeptes du "plug-and-play" qui préfèrent la simplicité d'une JHS ou d'une Fulltone. De même, les puristes les plus acharnés du son vintage pourraient trouver que l'âme d'un circuit entièrement basé sur des transistors germanium NOS triés à la main reste inimitable.

Cependant, pour gravebasse.com, le verdict est sans appel. Oui, la Royal Bender n'est pas seulement une excellente pédale de fuzz. Elle est, en 2025, l'une des options les plus intelligentes, complètes et puissantes disponibles pour un bassiste. Sa capacité à sculpter un son de fuzz massif tout en préservant l'intégrité, l'attaque et le poids du signal de basse, grâce notamment à son potentiomètre de BLEND, la place dans une catégorie à part.

En conclusion, si la couronne du "meilleur fuzz de tous les temps" restera toujours une affaire de goût personnel, la Electro-Harmonix Royal Bender a amplement gagné le droit de s'asseoir sur le trône du "fuzz le plus polyvalent et le plus intelligemment conçu pour les bassistes modernes". Elle ne se contente pas de produire un son ; elle offre une véritable boîte à outils pour sculpter la saturation, libérant la créativité du musicien sans les contraintes du passé. Une réussite royale.

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