Portrait, Steve Lawson, le narrateur anglais

Publié le 1 octobre 2025 à 18:09

Le Bass Guitar Magazine l'a qualifié de « bassiste le plus innovant de Grande-Bretagne, sans conteste ». Une telle affirmation, audacieuse et définitive, sert de point de départ idéal pour explorer l'univers de Steve Lawson. Car Lawson n'est pas simplement un bassiste, même virtuose. Il est un constructeur d'ambiance, un compositeur en temps réel, un philosophe de l'improvisation et un pionnier de l'indépendance artistique à l'ère numérique. Le réduire à son instrument, c'est ignorer l'essentiel de son œuvre : la redéfinition même du rôle de la guitare basse dans la musique contemporaine.

Sa musique est un amalgame insaisissable qui défie les étiquettes. Décrite comme un mélange de « new-age, post-rock, ambient-jazz, solo bass », elle constitue une catégorie à part entière. Lawson lui-même la qualifie de musique instrumentale cinématique, une description qui capture l'essence narrative et évocatrice de ses créations. En l'écoutant, on n'entend pas un homme jouant de la basse, mais plutôt un « orchestre cosmique à un seul homme » qui peint des paysages sonores vastes et complexes. Cette transformation de l'instrument est le fruit d'une philosophie fondamentale : considérer la basse non pas comme un simple pilier rythmique, mais comme un véhicule complet pour l'expression mélodique, harmonique et texturale. Il s'est ainsi affranchi de ce qu'il nomme la « tyrannie du groove », libérant la basse de son rôle traditionnel pour en explorer tout le potentiel expressif.

L'innovation de Steve Lawson ne se limite pas à sa musique. Elle s'étend à son approche holistique de la vie d'artiste, où la création, la technologie, le modèle économique et une relation symbiotique avec son public sont inextricablement liés. Il a passé une grande partie de sa carrière à expliquer comment il gagne sa vie en jouant une musique entièrement improvisée, seul sur scène. En cela, il est plus qu'un musicien ; il est un visionnaire qui a non seulement élargi les frontières sonores de son instrument, mais a également tracé une voie nouvelle et durable pour l'artiste indépendant du 21e siècle. Cet article se propose de déconstruire les multiples facettes de cet artiste singulier, de sa philosophie créative à son arsenal technologique, pour comprendre comment il a bâti, note par note, boucle par boucle, un univers sonore qui n'appartient qu'à lui.

Au cœur du processus créatif de Steve Lawson se trouve une conviction radicale : l'improvisation n'est pas une technique, mais un état d'être, une philosophie de la création. Son principe cardinal est une forme de « subordination » à la musique elle-même. Il ne cherche pas à imposer sa volonté à la matière sonore ; il se met à son écoute, la laissant l'informer et le guider. Ses albums, à l'image du bien-nommé Beauty and Desolation (2018), sont des témoignages de cette approche : ils sont entièrement improvisés, sans la moindre note écrite à l'avance. L'histoire, la texture et la structure émergent organiquement, en temps réel, au fil de la performance. La musique devient une entité autonome qui se révèle à travers le musicien.

Cette approche donne naissance à une forme de récit abstrait et cinématique. Lawson utilise les sons comme un peintre utilise les couleurs, non pas pour représenter le réel, mais pour en évoquer les émotions et les tensions sous-jacentes. Son choix de palette sonore est loin d'être anodin et révèle un engagement profond avec le monde qui l'entoure. L'harmonie jazz, par exemple, n'est pas un simple exercice de style. C'est un outil narratif, une « couleur » spécifique qu'il emploie pour raconter une partie de l'histoire, en se connectant à l'héritage de lutte et de quête de liberté incarné par des figures comme Miles Davis, John Coltrane ou Charles Mingus. De la même manière, il perçoit le hip-hop non seulement pour son esthétique rythmique et électronique « bancale » (wonky), mais avant tout comme une « musique de protestation ». C'est le son des laissés-pour-compte, une voix qu'il intègre à sa musique pour son symbolisme autant que pour sa texture.

Cette posture d'écoute intense ne se limite pas aux influences musicales ou politiques ; elle s'étend à la relation qu'il entretient avec son public. En concert, l'audience devient « la source » de toute sa musique. Il ne joue pas pour un public, mais avec lui, canalisant l'énergie de la salle pour nourrir l'improvisation. Cette relation symbiotique est si fondamentale à sa pratique qu'elle est devenue le sujet de sa thèse de doctorat, une exploration académique de l'influence de l'auditoire sur la création musicale. Sa communauté d'abonnés sur la plateforme Bandcamp joue un rôle particulièrement crucial, lui offrant un espace de confiance où il peut se permettre d'être « choquant » et de repousser les limites de son exploration sans craindre le jugement.8 En s'effaçant devant la musique, Lawson devient paradoxalement un conduit plus sensible et plus perméable aux énergies qui l'entourent. Son improvisation n'est pas un acte d'introspection solitaire, mais un dialogue constant avec le monde, avec son public et avec la musique elle-même.

Si l'improvisation est la philosophie de Steve Lawson, le looping est l'outil architectural avec lequel il bâtit ses cathédrales sonores en temps réel. Cependant, son approche de la technologie est aussi iconoclaste que sa vision de la basse. Il déclare explicitement n'être « pas du tout intéressé » par la création de boucles techniquement immaculées et rythmiquement carrées. Pour lui, le looper n'est pas un métronome glorifié ou une simple machine à créer des pistes d'accompagnement. C'est un instrument de composition orchestrale, un moyen de superposer des couches, de tisser des textures complexes et, surtout, de faire évoluer la musique de manière organique et souvent imprévisible.

Qualifié de « sorcier du looping » (looping wizard), il utilise des loopers multicanaux pour sculpter ses paysages sonores. Sa pensée n'est pas linéaire, mais stratigraphique. Il empile des couches de sons — des lignes de basse traditionnelles, des accords, des textures percussives, des nappes ambiantes — qui interagissent entre elles pour former un tout cohérent et vivant. Cette approche est dynamique et non statique. Une boucle n'est jamais un élément figé. Lawson utilise des techniques avancées, comme le reroutage en direct de la sortie de son Looperlative vers un processeur d'effets comme un Kaoss Pad, pour manipuler et transformer les boucles existantes. Ce faisant, il introduit un élément de surprise et de chaos contrôlé dans sa propre musique, se forçant à réagir et à s'adapter constamment.

Cette maîtrise technique et conceptuelle a fait de lui une figure centrale de la scène musicale. Il est largement reconnu pour avoir contribué de manière significative à la popularité du « bass looping » au Royaume-Uni, influençant une génération de musiciens. En observant son processus, on comprend que le looper transcende sa fonction d'outil pour devenir un véritable partenaire d'improvisation. En créant une boucle et en la manipulant, Lawson se donne un nouvel interlocuteur musical auquel il doit répondre. Le looping devient une forme de dialogue avec lui-même, avec sa technologie et avec le passé immédiat de sa propre performance. C'est cette conversation en temps réel, cette danse entre l'intention et l'accident, qui est au cœur de son art et qui rend chacune de ses performances unique et captivante.

Pour matérialiser sa vision sonore, Steve Lawson s'appuie sur un arsenal d'équipements soigneusement sélectionnés et assemblés non pas comme une chaîne de signal linéaire, mais comme un écosystème modulaire et interactif. Chaque composant est choisi pour sa flexibilité et sa capacité à dialoguer avec les autres, reflétant sa philosophie musicale de l'émergence et de la conversation.

Ses instruments principaux sont des voix multiples. Il utilise principalement des basses 6 cordes, notamment des modèles signature Elrick Gold Series SLC et des Modulus, en versions frettée et fretless. Ce choix lui offre une palette sonore extrêmement large. La basse fretless permet un jeu lyrique et expressif, riche en micro-intervalles et en glissandos, tandis que la basse frettée offre une attaque plus précise et percussive. L'utilisation quasi systématique de cordes à filet plat (flatwounds) contribue à un son chaud et rond, qui se prête admirablement à la superposition de couches sans créer de dureté dans les hautes fréquences.

Le traitement du son est au cœur de sa démarche. Si par le passé, son rig était centré sur des processeurs comme le Lexicon G2, il est aujourd'hui largement dominé par le MOD Devices DuoX. Cette unité est bien plus qu'une simple pédale multi-effets ; c'est un ordinateur de bord qui lui permet d'héberger des chaînes d'effets virtuelles complexes et de les reconfigurer à la volée. C'est le cerveau numérique qui transforme le signal pur de sa basse en une myriade de textures, de sons de synthétiseur, de nappes ambiantes ou de rythmes percussifs.

Cependant, la pièce maîtresse, le véritable centre névralgique de son système, est le Keith McMillen K-Mix. Cet appareil compact est à la fois une interface audio 8 entrées/10 sorties, une table de mixage numérique programmable et une surface de contrôle MIDI. C'est lui qui permet à Lawson de router n'importe quel signal vers n'importe quelle destination avec une flexibilité totale. Il peut envoyer le son de sa basse vers le looper, puis rerouter la boucle vers le MOD DuoX, tout en contrôlant des sons de batterie sur son ordinateur, le tout en temps réel. Cette architecture non linéaire est une métaphore physique de son processus créatif : il ne suit pas un chemin prédéfini, il crée des chemins en direct.

Enfin, le contrôle de cet écosystème complexe se fait au pied. L'utilisation intensive de pédales d'expression et de contrôleurs MIDI programmables comme le Keith McMillen Softstep est cruciale. Ces outils lui permettent de manipuler en continu les paramètres des effets, le volume des boucles ou le mixage des sons, tout en gardant les mains libres pour jouer. C'est cette capacité à piloter un système complexe avec une gestuelle intuitive qui rend ses performances si fluides et organiques. Son rig n'est pas une collection d'outils, mais un instrument à part entière, conçu pour la surprise et l'interaction.

La trajectoire de Steve Lawson est celle d'une quête constante d'authenticité, un parcours où chaque décision, qu'elle soit artistique, professionnelle ou personnelle, semble viser un alignement plus parfait entre ses valeurs et sa pratique. Son histoire commence par une rupture. Ses premières leçons de musique, sur le violon puis la trompette, suivaient un modèle classique rigide qu'il a trouvé profondément frustrant. Il déplorait l'absence totale de connexion entre les notes sur la page et les sons qu'il entendait, une déconnexion entre la théorie et l'écoute qui l'a poussé à abandonner.15 Cette expérience fondatrice a forgé sa conviction que l'oreille est primordiale et a jeté les bases de sa future philosophie d'enseignement.

Sa carrière de soliste a débuté presque par accident à la fin des années 1990. Alors qu'il jouait dans des groupes, quelqu'un l'a vu faire une improvisation solo et lui a proposé un concert. Il a accepté, bien qu'il n'ait pas de répertoire solo à l'époque, et a rapidement construit un son unique autour de sa basse et d'un looper. Pour la plupart de son public d'alors, cette approche était une nouveauté absolue, et elle a jeté les bases de sa future carrière. Il a ensuite parcouru le monde, jouant dans des salles prestigieuses comme le Royal Albert Hall. Pourtant, au fil du temps, il a délaissé les grandes scènes pour se concentrer sur les concerts en appartement (house concerts). Il trouve ces performances plus intimes, plus créatives et, paradoxalement, mieux rémunérées, car elles favorisent une connexion directe et authentique avec son public, loin des contraintes des salles de concert traditionnelles.

Parallèlement à sa carrière de musicien, Lawson a toujours cultivé une vie intellectuelle et pédagogique riche. Il est un journaliste et chroniqueur respecté, ayant écrit pendant des années pour des publications de référence comme Bass Player Magazine et Bass Guitar Magazine. Il est également un éducateur passionné, donnant des masterclasses dans des universités du monde entier. Son approche pédagogique, qu'il décrit comme celle d'une « sage-femme créative », vise à aider les étudiants à trouver leur propre voix, un reflet direct de son propre parcours artistique non conventionnel.

En 2022, sa vie a pris un tournant dramatique lorsqu'il a été diagnostiqué d'un lymphome. Loin de se replier sur lui-même, il a choisi de documenter cette épreuve à travers une série d'enregistrements poignants, partagés exclusivement avec les abonnés de sa page Bandcamp. Cet acte de vulnérabilité a transformé une lutte personnelle en une expérience artistique partagée, renforçant de manière indélébile le lien avec sa communauté, qui s'est immédiatement mobilisée pour le soutenir financièrement et moralement. Chaque étape de sa vie, de son rejet de l'éducation musicale formelle à sa manière de traverser la maladie, démontre une recherche d'intégrité où il n'existe aucune séparation entre l'homme, l'artiste et l'entrepreneur.

L'innovation la plus durable de Steve Lawson pourrait bien ne pas être musicale, mais économique et philosophique. Face à une industrie musicale en pleine mutation, il n'a pas seulement adapté sa carrière ; il a conçu un écosystème complet qui redéfinit la relation entre l'artiste et son public. Ce "Modèle Lawson" est une réponse éthique et pragmatique aux défis de l'ère du streaming, et constitue une innovation aussi radicale que son approche de la basse.

Le point de départ est un rejet clair et motivé du modèle dominant. Lawson est catégorique : l'économie du streaming, incarnée par des plateformes comme Spotify, n'est pas viable pour son travail. Le problème n'est pas seulement financier, bien que la rémunération dérisoire soit un facteur. Il s'agit d'une question d'intégrité artistique. Pour réussir dans cet écosystème, il estime qu'il devrait abandonner son parcours musical « risqué et exploratoire » pour produire une musique formatée, visant à intégrer des playlists de « musique de relaxation ». C'est un compromis qu'il refuse de faire.

En conséquence, il a abandonné la distribution traditionnelle pour se concentrer presque exclusivement sur la plateforme Bandcamp, qui offre aux artistes un contrôle et une rémunération bien plus importants. Son modèle phare est l'abonnement (Bandcamp Subscription), qu'il a baptisé son « coffret numérique en expansion constante » (Steve’s Ever-Expanding Digital Box Set). Pour une somme modique mensuelle ou annuelle, les abonnés reçoivent l'intégralité de sa nouvelle musique ainsi qu'un accès progressif à son immense catalogue. Cette approche transforme radicalement la notion d'album. Ce ne sont plus des produits finis et isolés, mais des « épisodes d'une histoire » dont le public fait partie intégrante. Avec une production prolifique d'environ 10 à 12 albums par an, incluant des enregistrements de concerts et des expérimentations en studio, il offre à sa communauté un flux continu de créativité.

Ce système transforme la relation économique en un pacte de mécénat moderne. L'abonnement n'est pas un simple achat ; c'est un acte de soutien direct qui permet à l'artiste de continuer son travail sans compromis. En retour, les mécènes reçoivent un accès total et privilégié à son univers créatif, y compris à des contenus exclusifs et à des communications directes, comme ce fut le cas lors de sa maladie. Ce modèle n'est pas seulement une stratégie commerciale astucieuse ; il s'agit d'une forme de militantisme culturel. En créant une micro-économie durable autour de son art, Lawson ne fait pas que survivre en tant qu'artiste de niche. Il propose un modèle alternatif viable qui défie l'hégémonie des géants de la technologie, réaffirme la valeur de la musique et prouve que le fondement d'une carrière artistique durable ne réside pas dans les algorithmes, mais dans une connexion humaine authentique.

Cartographie d'un Monde Musical en Expansion

Cartographier l'œuvre de Steve Lawson est un défi. Avec une discographie qui dépasse les 140 albums solo et collaboratifs, l'exhaustivité est une illusion. Sa production est un fleuve en crue continue, alimenté par sa philosophie de l'enregistrement comme documentation du processus créatif. Cependant, en se penchant sur certains jalons et collaborations clés, on peut dessiner les contours d'un univers musical en perpétuelle expansion.

Ses albums solo jalonnent un parcours de plus de vingt ans. Des œuvres fondatrices comme And Nothing But The Bass (2000) et Not Dancing for Chicken (2002) ont posé les bases de son approche.

Grace and Gratitude (2004) a été salué par la critique comme l'œuvre d'un artiste qui aborde le genre solo non pas comme un virtuose, mais comme un compositeur, créant une musique satisfaisante à écouter en tant que telle.5 Plus récemment, Beauty And Desolation (2018) a été acclamé pour sa capacité à osciller entre des mélodies délicates et des paysages sonores inquiétants, capturant parfaitement l'esprit de notre époque. Ces albums, et les dizaines d'autres qui les entourent, témoignent de l'évolution constante de son langage musical.

Paradoxalement, cet artiste connu comme le parangon du bassiste solo est un collaborateur extraordinairement prolifique. Loin d'être des apartés, ses collaborations sont une extension essentielle de sa philosophie de la musique comme conversation. Chaque duo ou trio est un nouveau dialogue, une nouvelle exploration. Sa collaboration avec le légendaire bassiste fretless Michael Manring sur l'album live Language Is a Music (2016) est particulièrement significative. Manring étant l'une de ses influences majeures , leur rencontre est un sommet de télépathie musicale, un dialogue entre deux maîtres explorant les possibilités infinies de leur instrument.

Son travail avec le saxophoniste et flûtiste Theo Travis (connu pour son travail avec Soft Machine et Gong) sur des albums comme For the Love of Open Spaces (2003) montre sa capacité à tisser des textures ambiantes et jazz avec des instruments à vent, créant des atmosphères cinématographiques et contemplatives. Sa polyvalence est encore illustrée par ses collaborations avec une myriade d'autres artistes de tous horizons : la bassiste Julie Slick, le contrebassiste Jon Thorne, la rappeuse Divinity Roxx, le beatboxer Beardyman, le batteur Rob Turner (de GoGo Penguin), et sa propre femme, la chanteuse Lobelia. Cette diversité de partenaires musicaux résout l'apparente contradiction de son statut. Steve Lawson n'est pas un soliste par isolement, mais par choix. Qu'il joue seul en dialoguant avec sa technologie et son public, ou qu'il joue avec d'autres musiciens, son approche reste la même : une écoute profonde et une réponse créative. La collaboration n'est pas une alternative à son travail solo, mais la confirmation de son principe le plus cher.

Évaluer l'héritage de Steve Lawson, c'est reconnaître un impact qui se déploie sur plusieurs niveaux, bien au-delà de la seule communauté des bassistes. Son influence est celle d'un artiste complet dont la pratique a redéfini non seulement son instrument, mais aussi le modèle même de ce que peut être une carrière musicale au 21e siècle.

Son premier legs, le plus visible, est la redéfinition de la guitare basse. Il a prouvé de manière éclatante que cet instrument, trop souvent cantonné à un rôle de soutien, pouvait être un véhicule solo complet, capable de porter seul tout le poids mélodique, harmonique, rythmique et textuel d'une composition. En cela, il a inspiré d'innombrables musiciens à travers le monde à explorer le jeu en solo, le looping et l'utilisation créative des effets, ouvrant un champ de possibilités expressives jusqu'alors peu exploré. Il est une figure de proue de la « nouvelle école » de bassistes qui, grâce à la technologie, ont élargi l'identité même de l'instrument.

Au-delà de la musique, son héritage est celui d'un pionnier de l'indépendance. À une époque où de nombreux artistes se sentent dépossédés de la valeur de leur travail par les géants du streaming, Lawson a tracé une voie alternative, viable et éthique. Son modèle économique, fondé sur une relation directe avec une communauté de soutien via Bandcamp, est une source d'inspiration pour tous les créateurs de niche. Il a démontré qu'il était possible de construire une carrière durable en dehors des systèmes traditionnels, en misant sur l'authenticité et la connexion humaine plutôt que sur la viralité et les algorithmes.

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