Diablo in Alpujarras est une marche entre crachats de poussière et cieux vastes, une traversée entre les parois abruptes des montagnes espagnoles et l’immensité du littoral. Le leader Bence Ambrus nous raconte qu’il s’agit ici de laisser l’auditeur l’accompagner pendant sa propre traversée, à pied, avec ses nuits, sa soif, ses détours.
On entre dans l’album avec Diablo Oscuro, et dès cette ouverture, les guitares telluriques, les percussions lointaines, les nappes suffusées annoncent un espace céleste — on ne progresse pas seulement horizontalement, on gravit, on s’accroche, on vacille. Le mythe, le récit personnel, l’errance se mêlent dans l’ombre des morceaux qui suivent (Solanaceaes, Beneficio, Consolamentum, etc.). Chaque titre est comme un palier : une halte, une respiration, un relief dans le chemin.
Ce qui marque, c’est la façon dont l’album oscille entre densité et légèreté. Cette dialectique est au centre de Diablo in Alpujarras : ne jamais tout donner, mais suggérer ce qui se cache dans l’ombre, ce qui reste au-delà du bruit.
Le récit de l’album nous le confie : c’est un enregistrement de jam duo édité à la maison, sur les restes d’une session de batterie enregistrée plus tôt, avec des percussions ajoutées à la fin. Ce choix donne à l’album une vie organique, pleine de respirations, d’irrégularités, de moments où des éléments semblent surgir par accident — mais avec une élégance qui les rend nécessaires.
paru le 4 octobre 2025
Batterie - Sándor Nagy
Guitares et Basses et enregistrement sous la pluie - Bence Ambrus
Percussions (bongo, rainmaker) - Mátè Varga
Covermacro: Macskas
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