Giovanni Bottesini, le souffle romantique (1821-1889)

Né le 22 décembre 1821 à Crema, Giovanni Bottesini demeure la figure la plus influente de l'histoire de la contrebasse classique, souvent surnommé le « Paganini de la contrebasse » par ses contemporains. Fils de Pietro, compositeur et clarinettiste, il reçut une éducation musicale précoce, jouant initialement du violon et même des timbales au Teatro Sociale avant l'âge de onze ans. Sa transition vers la contrebasse ne fut pas le fruit d'une vocation initiale mais d'une nécessité administrative : en 1835, pour entrer au Conservatoire de Milan, seules les bourses pour le basson et la contrebasse étaient disponibles. En quelques semaines, il maîtrisa l'instrument suffisamment pour obtenir la bourse, marquant le début d'une révolution technique.   

L'Évolution d'un Style Soliste

L'apport de Bottesini à l'instrument est radical. Il a transformé ce que l'on considérait comme un pilier orchestral massif en un instrument capable d'une agilité vocale et d'un lyrisme inspiré de l'opéra italien. Son jeu se caractérisait par l'introduction systématique des harmoniques et une précision diabolique dans les registres aigus, facilitée par son choix de jouer sur trois cordes et d'utiliser une contrebasse de taille légèrement réduite fabriquée par Carlo Giuseppe Testore en 1716. Cet instrument, découvert dans un théâtre de marionnettes, possédait un timbre unique décrit comme « miellé » mais doté d'une projection exceptionnelle.   

Bottesini a également mené une carrière de chef d'orchestre de renommée européenne, dirigeant notamment la création mondiale d' Aïda de Verdi au Caire en 1871. Cette expertise orchestrale et lyrique transparaît dans ses compositions, où la contrebasse chante véritablement comme un ténor ou une soprano.

Catalogue des Œuvres Majeures pour Contrebasse