Dana Strum est l’un de ces bassistes dont le rôle dépasse largement la simple fonction instrumentale. Né un 13 décembre 1957 à Washington, D.C., il s’impose à la fin des années 1980 comme l’un des architectes du son hard rock américain à travers le groupe Slaughter, formation emblématique de l’ère MTV. Bassiste, auteur-compositeur et producteur, Strum incarne une approche de la basse tournée vers l’efficacité, la puissance et la construction du son global.
Avant Slaughter, Dana Strum se fait remarquer au sein de Vinnie Vincent Invasion, groupe mené par l’ex-guitariste de Kiss. Dans ce contexte très technique et démonstratif, Strum apprend les codes d’un hard rock calibré pour les grandes scènes : précision rythmique, son massif, et sens aigu de la structure des morceaux.
Cette période est fondamentale. Elle lui permet de comprendre comment une basse doit exister dans un univers saturé de guitares et de batteries puissantes. La solution de Strum n’est pas la surenchère technique, mais la lisibilité : jouer juste, jouer simple, mais jouer lourd.
Slaughter : la basse comme socle
En 1988, Dana Strum cofonde Slaughter avec le chanteur Mark Slaughter. Le groupe connaît un succès immédiat avec l’album Stick It to Ya (1990), porté par des titres devenus des classiques du hard rock : Up All Night, Fly to the Angels, Real Love. Derrière ces refrains accrocheurs se cache une section rythmique extrêmement solide, dont la basse de Strum est un pilier.
Son jeu est typique du hard rock de l’époque : lignes claires, ancrées dans la fondamentale, avec un placement rythmique implacable. Mais ce qui fait la différence, c’est la manière dont il structure l’énergie des morceaux. La basse ne se contente pas de suivre : elle guide les transitions, soutient les montées en tension et donne au groupe sa sensation de puissance constante.
Dana Strum n’est pas seulement bassiste ; il est aussi producteur et co-auteur. Cette double casquette influence profondément son jeu. Il pense la basse non pas comme une performance isolée, mais comme un élément du mix, un composant essentiel de l’impact sonore global.
Dans le hard rock et le glam metal, ce rôle est crucial. Les arrangements sont souvent simples en apparence, mais redoutablement efficaces. Chaque instrument doit occuper une place précise pour que le refrain explose, que la ballade touche, que le groove reste irrésistible. Strum excelle dans cet art de l’équilibre.
Son et esthétique
Le son de Dana Strum est massif mais contrôlé. Il privilégie une basse bien définie dans le bas du spectre, avec une attaque suffisamment claire pour rester lisible sur les grosses scènes et les systèmes de diffusion de l’époque. Ce son “arena-ready” est pensé pour fonctionner aussi bien en concert qu’en studio.
Esthétiquement, Strum assume pleinement les codes de son époque : image soignée, présence scénique, et une basse qui participe au spectacle. Mais là encore, l’apparence sert la musique. La crédibilité du groupe repose sur une rythmique solide, capable de soutenir des chansons destinées à un large public.
Une carrière dans la durée
Contrairement à beaucoup de groupes de glam metal balayés par l’arrivée du grunge, Slaughter parvient à maintenir une activité constante. Dana Strum continue de tourner, d’enregistrer et de produire, adaptant son approche sans renier son identité. Cette longévité témoigne d’un professionnalisme rare dans un milieu souvent impitoyable.
Pour gravebasse.com, son parcours permet de rappeler une vérité souvent négligée : la basse dans le hard rock n’est pas qu’une question de volume ou d’attitude. C’est un travail de fond, de constance, de compréhension du rôle collectif.
À l’occasion de son anniversaire, Dana Strum apparaît comme un représentant emblématique d’une basse fonctionnelle, puissante et intelligente. Il ne cherche pas à révolutionner l’instrument, mais à l’utiliser de manière optimale dans un contexte donné. Et c’est précisément cette maîtrise qui fait de lui un musicien respecté.
Pour les bassistes attirés par le rock et le metal, son exemple rappelle que la simplicité, lorsqu’elle est pensée et assumée, peut être redoutablement efficace.
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