
Le 24 septembre 1949 voit naître en Dorset (Angleterre) Harvey Frederick Bainbridge, un musicien qui aura exercé une influence discrète mais durable dans le monde du space rock. Ce qui frappe chez Bainbridge, ce n’est pas tant la prouesse ostentatoire, mais cette capacité à fusionner deux mondes — la basse et les claviers — avec une fluidité rare.
Au début, comme beaucoup de musiciens, il explore les groupes scolaires, les reprises, les riffs simples. Mais très vite, son goût pour les textures sonores le pousse vers l’avant-scène de la création musicale. Il rejoint Ark, formation locale qui lui offre ses premières scènes, ses premières expérimentations. De fil en aiguille, le chemin le mène vers les univers planants de Hawkwind et Hawklords.
Quand Bainbridge intègre Hawkwind, c’est pour apporter une corde basse capable d’accompagner les envolées psychédéliques du groupe. Son rôle est double : structurer le groove (sans jamais l’écraser) et enrichir les ambiances grâce aux claviers. Il le fera pendant les années 1979 à 1984, notamment sur des albums comme Levitation, Sonic Attack, Choose Your Masques.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Avec l’arrivée d’Alan Davey à la basse, Harvey fait évoluer son rôle pour se concentrer davantage sur les claviers, élargissant encore sa palette musicale. Il entre ainsi dans une zone où les notes ne sont plus seulement des fondations rythmées, mais des paysages, des couches d’émotion.
Après avoir quitté Hawkwind en 1991, il poursuit des projets solo ou collectifs, toujours animé de cette curiosité pour les sons de l’espace, les résonances, les médiums qui chantent dans le silence.
Le 24 septembre, on ne célèbre pas seulement sa date de naissance : on célèbre un musicien qui a su jouer la basse comme on joue l’espace — avec précision, écoute et un sens aigu du timbre. Harvey Bainbridge nous rappelle que parfois, le musicien le plus visible est celui qui fait le pont entre le ventre et l’horizon du son.
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