Aujourd'hui, 5 mai, le monde de la musique célèbre l'anniversaire d'Alain Caron, un véritable maestro de la basse et une figure emblématique du jazz et du jazz fusion.
Né en 1955 à Saint-Éloi, au Québec, Canada , Alain Caron est le benjamin d'une famille de onze enfants. Son aventure musicale commence dès l'âge de 11 ans lorsqu'il découvre la basse. Ses premières expériences le mènent à jouer dans des groupes de reprises interprétant des standards américains, sud-américains et français. Un moment charnière survient à l'âge de 14 ans lorsqu'il est introduit à la musique d'Oscar Peterson. Cette découverte marque le début d'une passion dévorante pour le jazz, un genre qu'il commence à explorer sérieusement dès l'âge de 15 ans.
Le contraste entre son engagement initial dans la musique populaire et sa dévotion ultérieure au jazz met en lumière l'impact profond qu'a eu la musique d'Oscar Peterson sur son orientation artistique. Son exposition précoce à divers styles musicaux a sans doute jeté les bases de son éclectisme, mais la rencontre avec l'œuvre de Peterson a agi comme un catalyseur, réorientant sa passion et son énergie vers le jazz. Bien que les détails précis de l'influence de sa grande famille sur ses premiers développements musicaux ne soient pas explicitement mentionnés, il est plausible qu'un foyer aussi nombreux ait offert un environnement musical riche et varié, contribuant à son éveil musical.
Au début des années 1970, Alain Caron s'installe à Montréal , où il s'investit dans un travail de studio intensif et se produit dans de nombreux clubs de jazz locaux. Musicien autodidacte, il décide de parfaire ses connaissances en suivant des cours par correspondance avant de s'inscrire au Berklee College of Music. Il y étudie notamment avec Charlie Banacos. Son séjour à Berklee, à Boston, lui permet de côtoyer des musiciens de renom tels que David Kikovsky, Tom Harrell, Sal Nestico, Frank Tiberi, Jerry Bergonzi et Bob Moses , marquant son intégration précoce dans la scène jazz professionnelle.
Un moment décisif survient en 1977 lorsqu'il rencontre le Michel Cusson Group , une collaboration qui aboutit à la formation du groupe de fusion québécois UZEB au début des années 1980. Le style musical d'UZEB, décrit comme de la "fusion intelligente" ou un « power trio », se caractérise par un mélange respectueux des origines du jazz avec une vision tournée vers l'avenir. Entre 1981 et 1990, UZEB enregistre dix albums , vend plus de 400 000 exemplaires (certaines sources mentionnent même 500 000 ) et se produit dans plus de 20 pays. Parmi leurs albums notables figurent Noisy Night (1988) et World Tour '90 (1990). La reconnaissance d'UZEB est immense : ils sont nommés l'un des meilleurs groupes de jazz électrique de la décennie par le magazine Down Beat et reçoivent de nombreux prix Félix (neuf pour le meilleur album jazz et le meilleur groupe) , ainsi qu'un prix Gémeaux pour la meilleure musique originale (1989), un prix SOCAN et le prix Oscar Peterson pour l'ensemble de sa carrière au Festival international de jazz de Montréal en 1991.
Après la séparation d'UZEB en 1992 (ou mis de côté, selon ), Alain Caron entame une carrière solo en 1993 avec la sortie d'albums sous le nom de Le Band. Parmi ses nombreux albums solo, on retrouve Le Band (1993), Rhythm 'n Jazz (1995), Play (1997), Call Me Al (2000), 5 (2003), Conversations (2007), Sep7entrion (2010) et Multiple Faces (2013). Il a publié plus de 20 albums en solo ou avec UZEB. Son travail solo continue d'explorer le jazz fusion, témoignant de son évolution en tant que compositeur et interprète. La formation de Le Band immédiatement après la fin d'UZEB suggère une forte impulsion créative et un désir de poursuivre ses idées musicales de manière indépendante. Ce projet lui permet d'écrire, d'arranger, de produire et de diriger sa propre musique. Il a également exploré d'autres formats, notamment un projet en duo de basse avec Michel Donato et un album en trio avec le violoniste Didier Lockwood et le guitariste Jean-Marie Ecay. La variété de ses projets solo illustre sa polyvalence et sa volonté d'expérimenter différentes configurations musicales.
Sa carrière est également marquée par de nombreuses collaborations avec des artistes de renom tels que Leni Stern, Gino Vannelli, Mike Stern, Frank Gambale, Biréli Lagrène, Didier Lockwood, Tiger Okoshi, Billy Cobham, Horacio "El Negro" Hernan, Dennis, Alex, Don Acuñas, Acuñas Hilario Duran, Randy Brecker, George Whitty et Rodney Holmes. Il a participé à des tournées mondiales avec ces artistes, se produisant dans plus de 30 pays. Sa participation à des performances et à des enregistrements avec le prestigieux WDR big band à Cologne, en Allemagne, témoigne de sa stature internationale. Le nombre et la diversité de ses collaborations, allant du jazz à la musique du monde en passant par la pop , démontrent sa polyvalence et le respect qu'il inspire au sein de la communauté musicale. Ses tournées mondiales aux côtés de musiciens de renom ont sans aucun doute contribué à sa reconnaissance internationale et à sa réputation de maître de la basse.
Il s'est rapidement forgé une réputation de maître de la basse électrique et de virtuose de la six cordes. Influencé par Alfonso Johnson et Jaco Pastorius, il adopte très tôt la basse fretless. Il développe une technique de jeu unique au doigt, utilisant trois doigts, ainsi qu'une technique de slap qu'il a perfectionnée au fil des ans. Sa collaboration de longue date avec le luthier George Furlanetto de F Bass, qui construit des basses pour lui depuis les années 1980 , a abouti au développement du modèle F Bass Alain Caron (AC6) , reconnu pour ses caractéristiques tonales uniques. Pendant dix années consécutives, il a été classé meilleur bassiste par le magazine The Jazz Report. Il a également figuré parmi les 10 meilleurs bassistes du magazine Bass Player en 1996. Son adoption précoce de la basse fretless, inspirée par des pionniers comme Jaco Pastorius, a été une étape cruciale dans le développement de son son distinctif. Cette démarche proactive pour trouver sa propre voix sur l'instrument témoigne de sa détermination artistique. La reconnaissance pendant une décennie par The Jazz Report et son classement parmi les meilleurs bassistes du Bass Player Magazine valident amplement sa virtuosité technique et son impact sur la communauté des bassistes. La collaboration avec F Bass pour créer son modèle signature (AC6) atteste de son influence et de la reconnaissance de son style de jeu unique par les fabricants d'instruments.
La carrière d'Alain Caron a été jalonnée de nombreux honneurs et distinctions : onze prix Félix , un prix Gémeaux pour la meilleure musique originale (1989) , deux prix Oscar Peterson pour l'ensemble de sa carrière (un avec UZEB en 1991 et un pour son travail solo en 2013 ), un doctorat honorifique de l'Université du Québec à Rimouski (UQAR) en 2007 (il est le seul musicien à avoir reçu cet honneur de cette université ), et l'Ordre du Canada en juillet 2018. En 2009, un pavillon de musique portant son nom, l'École de musique Alain-Caron, a été inauguré dans sa ville natale de Rivière-du-Loup. Il a également mené une carrière d'enseignant, donnant des master classes dans les plus grandes villes du monde et occupant le poste de professeur de basse et responsable du programme de maîtrise en jazz à l'Université de Montréal à partir de 2016. Ces nombreuses récompenses prestigieuses, y compris des distinctions nationales comme l'Ordre du Canada et le doctorat honorifique, témoignent de sa contribution culturelle significative et de son statut de figure respectée au-delà de la scène musicale. La création d'une école de musique portant son nom et son engagement actif dans l'enseignement musical démontrent son désir de transmettre son savoir et de former les futures générations de musiciens. La légère divergence concernant le nombre de prix Oscar Peterson (un mentionné dans certaines sources et deux dans d'autres) suggère une évolution de ses distinctions au fil du temps, le prix de 2013 venant compléter celui reçu avec UZEB.
En ce jour anniversaire, nous adressons nos vœux les plus chaleureux à Alain Caron. Son influence durable sur le monde de la musique et l'inspiration qu'il a apportée à d'innombrables musiciens et fans sont indéniables. Comme il le disait lui-même : "Je crois que la musique peut être une bouée de sauvetage émotionnelle pour beaucoup ; il serait fantastique que notre musique fasse cela pour les autres".
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