Benjamin Lee Kenney, né le 12 mars 1977 à Brielle, dans le New Jersey, est un nom qui résonne avec une polyvalence et une résilience rares dans le monde de la musique. Connu principalement comme le bassiste du groupe de rock alternatif de renommée mondiale Incubus pendant deux décennies, le parcours de Kenney est celui d'un musicien accompli, d'un multi-instrumentiste talentueux et d'un artiste solo prolifique qui a su imprimer sa marque indélébile sur chaque projet qu'il a touché.
Avant de devenir un pilier d'Incubus, Ben Kenney s'est d'abord fait un nom en tant que guitariste. Son talent ne passe pas inaperçu et il rejoint le légendaire groupe de hip-hop The Roots au début des années 2000. Cette expérience formatrice lui permet de perfectionner son art et de se familiariser avec les exigences de la scène musicale professionnelle au sein d'une formation à l'influence considérable. Son passage dans The Roots, bien que relativement court, témoigne de sa capacité à naviguer avec aisance entre les genres musicaux, une caractéristique qui définira sa carrière.
Juste avant son intégration officielle dans Incubus, Ben Kenney a joué un rôle crucial dans un projet parallèle éphémère mais fondamental : Time-Lapse Consortium. En 2003, alors qu'Incubus marquait une pause et que des tensions créatives menaient au départ du bassiste originel Dirk Lance, le guitariste Mike Einziger a initié ce projet.
Inspiré par les grands arrangeurs de jazz et de funk, Einziger a réuni un collectif de musiciens talentueux pour explorer un son plus orchestral et improvisé. Le groupe était composé de Mike Einziger (guitare), José Pasillas (batterie), Neal Evans de Soulive (claviers), et, de manière significative, de Ben Kenney à la basse. Ce projet a servi de première collaboration officielle entre Kenney et les futurs membres de son groupe, forgeant une alchimie musicale avant même qu'il ne soit annoncé comme le nouveau bassiste d'Incubus. L'unique héritage de ce projet est un album live culte, Live at the Roxy Theatre, qui capture l'énergie brute de cette formation unique.
Fort de cette nouvelle connexion, l'arrivée de Ben Kenney au printemps 2003 coïncide avec une volonté de renouveau pour Incubus. Son jeu de basse, à la fois puissant, mélodique et précis, s'intègre parfaitement à la direction musicale que prend le groupe. Son premier album avec Incubus, "A Crow Left of the Murder..." (2004), marque un changement stylistique notable. Les lignes de basse funky et complexes de son prédécesseur laissent place aux riffs plus directs et percutants de Kenney, qui contribuent à forger le son plus rock et alternatif des albums suivants. Il participera à tous les albums studio du groupe jusqu'à "8" (2017) et les EPs "Trust Fall (Side A)" (2015) et "Trust Fall (Side B)" (2020), consolidant sa place comme un membre essentiel de la formation.
Parallèlement à son engagement au sein d'Incubus, Ben Kenney a méticuleusement bâti une carrière solo via son propre label, Ghetto Crush Industries. C'est un laboratoire d'idées où il règne en maître absolu, jouant de tous les instruments sur ses albums. Sa discographie est un voyage éclectique, de 26 (2004) à son dernier opus poignant, Powerful Buttcheeks (2025), un album cathartique né de l'épreuve de sa maladie.
En janvier 2023, Ben Kenney a révélé publiquement avoir subi une intervention chirurgicale pour retirer une tumeur au cerveau. Cette épreuve a eu des conséquences importantes, le forçant à se mettre en retrait d'Incubus pour se concentrer sur sa convalescence. Malgré cela, il a fait preuve d'une résilience remarquable en revenant à la musique avec ses projets solo.
Le parcours de Ben Kenney est une source d'inspiration. Du hip-hop de The Roots au rock alternatif d'Incubus, en passant par ses explorations solitaires, il a prouvé être un musicien aux multiples facettes. Son influence sur le son d'Incubus pendant deux décennies est indéniable, et sa carrière solo témoigne d'un artiste complet et authentique. Alors qu'il entame un nouveau chapitre de sa vie, une chose reste certaine, la musique continuera d'être au cœur de l'existence de cet artisan sonore hors du commun.
Le Matériel : L'Arsenal du Son de Ben Kenney
Le son unique de Ben Kenney, à la fois lourd et articulé, doit beaucoup à des choix de matériel précis et à une fidélité de longue date à certaines marques qui ont façonné sa signature sonore.
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Basses Principales : La Fidélité à Lakland
S'il y a une marque indissociable de Ben Kenney, c'est bien Lakland. Il a collaboré étroitement avec le fabricant de Chicago, développant même ses propres modèles signature. Son modèle principal est souvent une variation de la "Joe Osborn" (basée sur une Fender Jazz Bass), dotée d'un corps en acajou et de micros Lakland Chi-Sonic ou Joe Barden. Plus récemment, on a pu le voir avec des basses .strandberg, Serek ou Ernie Ball Music Man.
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Amplification : La Puissance Mesa/Boogie
Kenney est un utilisateur loyal de la marque Mesa/Boogie. Son installation scénique était souvent un mur impressionnant de combos Mesa/Boogie WalkAbout Scout, lui assurant un son à la fois massif et précis.
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