Lettuce, Cook

Si vous cherchiez une raison de réchauffer vos amplis en ce mois de décembre, ne cherchez plus. Les patrons du funk moderne, Lettuce, viennent de livrer leur neuvième album studio, sobrement intitulé "Cook". Et croyez-moi, le titre n'est pas usurpé : ça mijote, ça grille et surtout, ça graisse les cordes comme jamais.

Chaque sortie de Lettuce est un petit événement. Pourquoi ? Parce que c'est l'occasion de prendre une nouvelle leçon magistrale donnée par le professeur Erick "Jesus" Coomes. Si vous aimez la basse qui "locke", qui respire et qui ne joue pas une note de trop, cet album est votre nouveau manuel scolaire.

Sur "Cook", Coomes confirme son statut de maître Zen de la basse funk. Ce n'est pas l'album des solos pyrotechniques (même s'il en est capable), mais celui de l'assise rythmique parfaite.

Dès l'ouverture avec "Grewt Up", on est en terrain connu mais ô combien confortable. La ligne de basse est ronde, caoutchouteuse, calée au millimètre sur la grosse caisse d'Adam Deitch. C'est la définition même du "deep pocket". Coomes utilise beaucoup l'espace, laissant les ghost notes faire le travail de percussion, permettant aux cuivres (Eric "Benny" Bloom et Ryan Zoidis) de tricoter au-dessus sans jamais saturer le spectre.