Adam Nitti, The Canyon Carver

Avec The Canyon Carver, Adam Nitti taille littéralement la matière sonore comme on sculpterait une vallée : par couches successives, avec un geste précis, ample et habité. La basse s’impose d’entrée, ferme et souple à la fois, comme un tracé qui ouvre la route dans le relief accidenté du morceau. On y retrouve cette virtuosité qui caractérise Nitti, mais ici canalisée dans une pulsation organique, une énergie qui avance, creuse et explore.

Le morceau respire le mouvement : les lignes de basse serpentent, tantôt incisives, tantôt coulées, tandis que les instruments qui l’entourent viennent enrichir le paysage. On imagine des étendues larges, des courbes, des sursauts de lumière sur les parois rocheuses. La musique devient narration visuelle, invitation au voyage intérieur autant qu’extérieur.

Nitti ne joue pas pour impressionner, il raconte. Et dans cette histoire, la basse est guide, marcheur, éclaireur. The Canyon Carver est une démonstration de maîtrise, oui, mais surtout une évocation poétique : celle d’un musicien qui sait transformer la technique en émotion et la virtuosité en paysage sonore.