
Alan Howard est un représentant de la première vague de l'invasion britannique. Membre fondateur de The Tremeloes aux côtés de Brian Poole et Alan Blakley à Dagenham, il a fait partie de la genèse du groupe. Après avoir brièvement joué du saxophone, il adopte la basse, initialement une Hofner, et devient le pilier rythmique de la formation. Durant la période "Brian Poole and The Tremeloes", son jeu de basse est caractéristique du son "beat" de l'époque : simple, efficace et centré sur une pulsation entraînante, fournissant la fondation solide nécessaire aux harmonies vocales et aux guitares rythmiques sur des succès comme "Twist and Shout" et "Do You Love Me".
Son départ du groupe en 1966, en même temps que celui du chanteur Brian Poole, marque un tournant. Alors que le groupe, avec son remplaçant Chip Hawkes, allait connaître son plus grand succès commercial, Howard a choisi de quitter définitivement l'industrie musicale. Son parcours illustre le destin de nombreux musiciens de cette première génération. Il a été un élément fondamental dans la création du son initial du groupe, mais l'évolution rapide de l'industrie musicale vers une plus grande professionnalisation et la nécessité pour les labels de construire des images plus modernes et charismatiques ont rendu certains pionniers "obsolètes". Son histoire est celle d'une transition, parfois brutale, d'une musique de camaraderie à une industrie pop devenue impitoyable.
La présence de Steve Gibson dans cette liste offre une perspective historique fascinante sur la notion même de "basse". Né en 1914, Gibson n'était pas un bassiste au sens instrumental du terme, mais un guitariste, chef d'orchestre et, surtout, un "bass vocalist". Il représente une tradition musicale où le registre grave n'était pas systématiquement tenu par une contrebasse ou une basse électrique, mais pouvait l'être par la voix humaine.
À la tête de groupes comme The Five Red Caps dans les années 1940 et 1950, il a contribué à l'essor du R&B. L'inclure dans ce rapport rappelle que la fonction musicale de la "ligne de basse" — cette fondation harmonique et rythmique — préexiste à l'instrument moderne qui en porte aujourd'hui le nom. Son parcours souligne l'évolution technologique et stylistique de la musique au XXe siècle, marquant le passage d'une ère où la voix tenait ce rôle fondamental à celle où la basse électrique est devenue l'épine dorsale quasi universelle de la musique populaire.
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