
Derrière la perruque noire et les tenues flamboyantes se cache Laura Lee Ochoa, l'énigmatique et charismatique bassiste du trio texan Khruangbin. Plus qu'une simple musicienne, elle est une architecte du son, une icône de style et l'incarnation d'une reconversion audacieuse, passée des salles de classe aux scènes du monde entier. Son parcours est indissociable de l'alchimie qui a fait de Khruangbin un phénomène musical global, un statut désormais consacré par une collaboration prestigieuse avec Fender.
Née le 14 octobre 1986, rien ne prédestinait Laura Lee à devenir une figure de la scène psychédélique internationale. Avant de tenir une basse, elle menait une vie bien plus conventionnelle en tant que professeure de mathématiques. La musique n'était alors qu'une passion lointaine.
Le tournant de sa vie a lieu en 2007, lors de sa rencontre avec le guitariste Mark Speer. Partageant un amour commun pour la musique afghane et l'architecture du Moyen-Orient, le courant passe instantanément. C'est Speer qui l'initie à la basse, lui offrant un modèle SX Jazz Bass, un instrument modeste qu'elle chérit encore aujourd'hui et dont elle dit fièrement ne jamais avoir changé les cordes. Guidée par Speer, elle apprend l'instrument non pas à travers une formation académique, mais avec un sens inné du "feeling" et de la mélodie.
La naissance de Khruangbin
Le trio se forme véritablement lorsque Laura Lee et Mark Speer sont rejoints par le batteur Donald "DJ" Johnson, que Speer connaissait pour avoir joué avec lui dans un groupe de gospel. L'alchimie est évidente. Le son du groupe, un mélange hypnotique de funk thaïlandais des années 60, de soul, de dub et de psychédélisme, commence à prendre forme dans une grange de Burton, au Texas, qui deviendra leur sanctuaire créatif.
C'est Laura Lee, qui apprenait le thaï à l'époque, qui suggère le nom du groupe : Khruangbin (เครื่องบิน), son mot préféré, qui signifie "avion" en thaï. Un nom prémonitoire pour un groupe dont la musique allait transcender les frontières géographiques et culturelles.
Le style Laura Lee : un groove mélodique et une présence magnétique
Le jeu de basse de Laura Lee est au cœur du son de Khruangbin. Loin de se contenter de tenir le rythme, ses lignes de basse sont profondément mélodiques, narratives, et créent l'espace dans lequel la guitare éthérée de Speer et la batterie métronomique de Johnson peuvent s'épanouir. Sa technique, qu'elle décrit comme un freestyle intuitif sur les boucles de batterie, est la fondation sur laquelle se construisent les morceaux du groupe.
Au-delà de la musique, Laura Lee a façonné une identité visuelle forte et instantanément reconnaissable. Avec Mark Speer, elle adopte une perruque sur scène – un moyen, dit-elle, de séparer sa personnalité de sa persona scénique, qu'elle surnomme "Leezy". Inspirée par des icônes comme Elton John et Prince, elle accorde une importance capitale à ses tenues de scène, changeant souvent de costume lors d'un même concert. Cette théâtralité n'est pas un simple artifice ; elle fait partie intégrante de l'expérience immersive et onirique d'un concert de Khruangbin.
Le parcours de Laura Lee Ochoa est une puissante source d'inspiration. Il prouve qu'une passion peut se transformer en vocation à tout âge et que l'authenticité, tant dans la musique que dans l'expression de soi, est la clé d'une connexion profonde avec le public. En tant que bassiste, compositrice et icône, elle a non seulement défini le son d'un des groupes les plus singuliers de notre époque, mais elle a aussi redéfini ce que signifie être une rock star au 21e siècle : une artiste complète, maîtresse de son son et de son image.

Consécration : La Fender Jazz Bass Signature
En juin 2025, Fender a honoré le style unique de Laura Lee en sortant la Limited Edition Laura Lee Jazz Bass. Cet événement est d'autant plus marquant que Fender a, pour la première fois de son histoire, lancé simultanément un modèle signature pour la bassiste et le guitariste du même groupe.
Fabriquée au Mexique, cette basse en édition limitée reflète parfaitement l'esthétique et le son de l'artiste. Voici ses caractéristiques principales :
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Finition et Esthétique : La basse arbore une finition classique "Vintage White" avec un accastillage chromé, un pickguard parchemin et un "tug bar" (repose-doigt), alliant un flair vintage à une élégance moderne.
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Corps et Manche : Le corps est en aulne, un bois classique de Fender qui contribue au son chaleureux et aux médiums présents caractéristiques du jeu de Laura Lee. Le manche en érable présente un profil en "U" personnalisé, inspiré d'une Jazz Bass des années 70, offrant un confort de jeu optimal. Il est surmonté d'une touche en palissandre avec 20 frettes jumbo.
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Micros : Pour reproduire son son si particulier, la basse est équipée de micros DiMarzio Ultra Jazz. Ces micros modernes suppriment les bourdonnements tout en offrant des graves profonds, des aigus percutants et des harmoniques riches.
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Contrôles : Les boutons de volume et de tonalité concentriques de style vintage permettent un contrôle indépendant et précis de chaque micro, offrant une grande flexibilité sonore.
Cette collaboration avec Fender n'est pas seulement une reconnaissance de son talent, mais aussi une célébration de son influence sur la scène musicale actuelle.
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